Mohamed Timoumi, le maître à penser des FAR et des Lions

A l’occasion du mois sacré du Ramadan et à l’approche de la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 de football qui seront prochainement à la 3e journée de la phase des groupes, dernier Cap avant d’aller en Russie, pour les cinq pays gagnants du Continent dont le Maroc, on vous propose de revisiter ensemble le parcours de certains joueurs ayant accompagné l’équipe nationale en Coupes du Monde (1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France).

Mohamed Timoumi est l’un des grands joueurs qui ont écrit en lettres d’or l’Histoire du football marocain dans les années 1980.

Né en 1959 à Rabat, Mohamed Timoumi reste fort d’un parcours riche et long de 25 ans de jeunon-stop. Le début était avec son club d’origine, l’Union de Touarga, dans différentes catégories, en passant par la catégorie des jeunes entre 1970 à 1978, avant d’intégrer l’équipe première des séniors jusqu’à 1982. C’est à partir de cette année que Timoumi tiendra son rendez-vous avec la gloire, en rejoignant l’équipe de l’AS FAR jusqu’à 1986. Cinq années d’exercice dans les rangs de la formation militaire lui ont été largement suffisantes pour étaler ses prouesses techniques ainsi que pour vaincre et convaincre.

Car avec les FAR, Timoumi qui était encore jeune espoir va attirer vers lui les regards des techniciens et des experts du football marocain. Son talent lui a permis de contribuer à la victoire des FAR sur plusieurs francs des compétitions nationales mais aussi et surtout continentales avec la Champions League de la CAF dans son ancienne formule de la Coupe d’Afrique des Clubs Champions en 1985. Au sein de l’AS FAR qui a été la première équipe marocaine à remporter un tel sacre africain, le talent de Timoumi avait explosé malgré une fracture subie en Egypte lors de la demi-finale «retour» des militaires contre le Zamalek. Au cours de cette année, le football marocain avait reçu deux belles distinctions continentales : l’AS FAR championne avec mention et Timoumi qualifié star de l’Afrique à l’unanimité de la presse sportive internationale.

Il avait été honoré par le Ballon d’or d’Afrique, devenant ainsi le troisième joueur marocain à remporter ce trophée après Ahmed Faras en1975 et Baddou Zaki en 1979, alors que Mustapha Hajji va succéder en 1998, à l’occasion de la CAN du Burkina Faso et du Mondial de France où l’équipe nationale y était également présente.

Ce sont donc là les grands moments inoubliables de Timoumi avec les FAR avant d’aller effectuer deux expériences dans le monde professionnel en Europe, en Espagne chez le Real Murcie (1986-1987) et en Belgique chez le KSC Lokeren (1987-1989). La 3e étape était dans un pays du Golfe à l’équipe Al-Suwaiq d’Oman (1989-1993) avant de revenir au Maroc où il rejoignait l’Olympique de Casablanca (1993-1994) et le retour au bercail où il a tiré sa révérence au sein de son équipe de toujours, l’AS FAR, lors la saison 1994-1995.

Mais c’est en équipe nationale que Timoumi ait vécu d’autres très belles aventures en tant que meneur de jeu faisant peur à tous ses adversaires. Timoumi faisait partie de l’équipe nationale des éliminatoires des jeux méditerranéens 1979 de Split en Yougoslavie et des jeux olympiques 1980 de l’Union Soviétique de l’époque mais seulement dans les éliminatoires puisque le Maroc était parmi les pays ayant boycotté les JO de Moscou pour cause d’un conflit extra-sportif.

Mais le véritable début de Timoumi était à l’aube de l’année 1980 où il évoluait dans le poste de milieu défensif sous la houlette de l’entraineur brésilien Vanlenté quand les Lions avaient remporté la médaille d’or des Jeux Méditerranéens 1983 au complexe Mohammed V à Casablanca en dominant la Turquie en finale (3-0).

Après l’or du football marocain dans ces jeux, Timoumi a été repéré par le successeur de Valenté, Feu José Faria qui va le monter d’un cran en lui attribuant le poste de milieu offensif. C’est ainsi que Timoumi va devenir un talentueux N° 10, poste occupait auparavant par son coéquipier Mustapha El Haddaoui qui allait prendre la place de faux ailier (N° 7) surtout dans les éliminatoires africaines de la Coupe du Monde 1986, éliminatoires que les Lions ont dominés de la tête et des épaules pour aller briller lors des phases finales au Mexique.

Lors de cette seconde Coupe du monde mexicaine, Mohamed Timoumi était l’un des éléments les plus importants de la sélection marocaine et à l’origine de plusieurs de ses buts surtout contre le Portugal (3-1), ce qui avait permis aux Lions, qui avaient commencé ce Mondial par tenir en échec deux grandes sélections européennes favorites, la Pologne et l’Angleterre sur le même score de (0-0), de se qualifier aux huitièmes de finale pour la première fois de l’histoire de la participation africaine et arabe. L’équipe nationale qui a déjà fait l’essentiel allait quitter ce Mondial avec tous les honneurs après une petite défaite aux huitièmes de finale (1-0) face à la grande Allemagne futur finalise face à l’autre grande sélection d’Argentine et sa star Maradona vainqueurs du titre.

C’est ainsi, en somme, la fin du parcours glorieux de Timoumi, un grand footballeur au pied gauche surnaturel et aux inspirations géniales…

Rachid Lebchir

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