Plus un pays est affecté par des pratiques intensives de corruption, plus son environnement risque d’être dégradé. A en croire l’Instance Centrale de Prévention de la Corruption (ICPC) qui a levé le voile sur ce phénomène. Abdellatif Mouatadid, directeur du pôle support de l’ICPC nous apporte ses éclaircissements.
Al Bayane : En marge de la COP22, vous venez d’organiser un Side-event sous le thème « Corruption et environnement ». Quel est l’objectif de cette rencontre?
Abdellatif Mouatadid: L’objectif de cette rencontre est d’évaluer l’incidence de la corruption sur la qualité et la préservation de l’environnement. Concrètement, il s’agit d’un atelier qui a pour but de présenter l’expérience marocaine en matière de gouvernance et de malversation dans le cadre de l’utilisation des ressources naturelles et des changements climatiques. Nous voulons, en effet, appeler à l’adoption d’un nouveau mode d’exploitation des ressources naturelles et à l’émergence d’un nouveau modèle économique qui favorise la lutte contre la corruption afin de préserver l’environnement.
Comment la corruption dégrade t- elle la qualité de l’environnement ?
La corruption a de lourdes conséquences sur l’environnement, et certains secteurs, comme la protection des espèces en danger, l’approvisionnement en eau, l’exploitation des carrières, la pêche et la gestion des déchets dangereux, sont particulièrement vulnérables à cet égard. Aussi, la corruption dans l’octroi de permis et de licences pour l’exploitation des ressources naturelles impacte directement et négativement l’environnement. Il faut dire que la corruption a lieu à tous les niveaux. Elle permet également d’outrepasser ou de contourner les mesures de protection environnementale ou sociale.
Après la COP22, parleriez-vous «corruption et le climat» ?
Aujourd’hui, nous ouvrons le chantier de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption en relation avec l’environnement. Nous venons de marquer, ainsi, le point de départ. Nous comptons enchaîner notre sensibilisation en la matière à travers des ateliers et des conférences afin d’intégrer dans notre société les bonnes pratiques de transparence et de probité pour préserver notre environnement.
Kaoutar Khennach