Mustapha El Haddaoui ou « Mouss la foudre » de la belle époque

A l’occasion du mois sacré du Ramadan et à l’approche de la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 de football qui seront prochainement à la 3e journée de la phase des groupes, dernier Cap avant d’aller en Russie, pour les cinq pays gagnants du Continent dont le Maroc, on vous propose de revisiter ensemble le parcours de certains joueurs ayant accompagné l’équipe nationale en Coupes du Monde (1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France).

Mustapha El Haddaoui compte parmi les anciens joueurs internationaux marocains ayant fait long feu. Rien qu’en équipe nationale, El Haddaoui reste le premier joueur qui a fait deux coupes du monde avec l’équipe nationale, en 1986 et 1994, alors qu’en compagnie de son équipe originale du Raja de Casablanca, il a marqué le championnat national dans pas moins de six saisons de 1979 à 1985.

Né en  juillet 1961 à Casablanca dans le glorieux quartier de Derb Sultan, fief du Raja, El Haddaoui s’intéressait à plusieurs loisirs, théâtre, peinture, sport dont surtout le football auquel il a consacré toute sa vie depuis sa jeunesse. C’est ainsi au célèbre stade Al Fidaqu’El Haddaoui a fait ses débuts en compagnie de certains amis et joueurs de quartiers jouxtant ce grand terrain. C’est là aussi qu’El Haddaoui a été repéré par les prospecteurs du club des Verts à l’occasion d’un tournoi inter-quartiers.

Doté de plusieurs qualités techniques, surtout dans son poste demilieu de terrain offensif avec ses dribbles fantastiques, sa grande vitesse… et sa puissance de frappe de balle remarquable, d’où son surnom « Mouss la foudre », El Haddaoui n’a pas tardé à confirmer sa place de titulaire parmi les grandes stars de l’époque au sein du Raja. Le début était lors de la saison 1979-1980. Son premier titre remonte à 1982 avec la Coupe du Trône remportée au détriment de la RS Kénitra (1-0) avant d’atteindre en 1983 la finale ratée suite aux tirs au but contre la célèbre équipe de seconde division, Centrale Laitière (CLAS) devenue Olympic Casablancais (OC) qui allait réaliser l’accession en Division des grands, quelques saisons après . Si El Haddaoui n’avait pas de chance en ne remportant aucun titre de champion avec le Raja, il restait cependant l’un des grands footballeurs portant le talentueux N°10 sur son dos grâce à son talent de meneur de jeu, ses longues ouvertures à gauche et à droite, ainsi que ses aptitudes de buteur… Ce qui lui a valu rapidement de taper aux portes de la sélection nationale avec laquelle il a vécu des moments des plus agréables. Le début de la gloire était en 1983 lors des Jeux Méditerranéens à Casablanca. Titulaire à part entière et constituant un duo d’attaque réputé avec  Souadi, son coéquipier au Raja, ainsi que Dolmy l’autre star des Verts, Timoumi (AS FAR), Bouderbala (WAC), Khalid Labied (FUS) et tant d’autres…, El Haddaoui avait eu le mérite de mener les Lions de l’Atlas vers la médaille d’or au détriment de la sélection de Turquie corrigée par (3-0) en finale au complexe Mohammed V. Les performances d’El Haddaoui vont continuer avec la contribution à la qualification du Maroc aux Jeux Olympiques de Los Angles en 1984 et à deux Coupes d’Afrique des Nations, la CAN 1986 en Egypte où l’équipe nationale avait terminé en 4e place avant d’achever sur le même classement à la CAN 1988 de Casablanca. Mais la grande épopée  d’El Haddaoui avec les Lions de l’Atlas reste le Mondial 1986 au Mexique avec la qualification au second tour pour la première fois dans l’histoire la participation arabo-africaine. El Haddaoui et ses coéquipiers avaient le mérite de surprendre la planète-foot en étouffant de grandes sélections telles l’Angleterre et la Pologne accrochées sur le même score de (0-0) tout en corrigeant le Portugal par (3-1) au premier tour avant de céder aux 8e de finale, la tête haute et sur un petit score de (1-0) en fin du match face à la grande sélection allemande qui allait jouer la finale contre l’Argentine de Maradona vainqueur du titre mondial. Mais, en revanche, le Mondial 1994 aux USA, n’était guère souriant pour les Lions et El Haddaoui qui se sont rentrés tôt à la maison après 3 défaites au premier tour respectivement contre la Belgique, l’Arabie Saoudite et les Pays-Bas. El Haddaoui qui a joué seulement le premier match contre la Belgique vainqueur dans la douleur, continuera avec les Lions jusqu’à la CAN 1988 à Casablanca où il va inscrire son 5e but dans son parcours de 46 capes avec l’équipe du Maroc.

Mais El Haddaoui, c’est également l’autre parcours professionnel en Europe. Sa première expérience était en Suisse chez l’équipe de Lausanne qui a fait la bonne affaire pendant deux saisons (1985 à 1987) avant de le libérer pour aller en France en rejoignant la grande formation de Saint-Etienne.

El Haddaoui avait constitué un recrutement judicieux pour le staff technique stéphanois. Car Mus a confirmé son statut de meneur de jeu et également de buteur en terminant la saison avec 10 buts inscrits dans les filets des grandes équipes de l’époque telles Nice, Metz, Niort…  Ce qui a permis aux  Stéphanois d’achever en 4e place du classement du championnat français en 1988.

Après cette saison réussie, El Haddaoui a pris la direction de la Côte d’Azur. En deux saisons sur la Baie des Anges, il a joué une soixantaine de matches mais avec seulement 4 buts avant de faire ses valises vers  Lens (1990-1993) pour jouer  84 matches et marquer 14 buts sous les couleurs Sang et Or.

Son dernier passage au pays de l’hexagonale était chez le club du SCO d’Angers entre 1993 et 1995 (65 matches, 9 buts) avant de faire honneur à la Jeanne d’Arc en 1996 à la Réunion jusqu’à la fin de  sa carrière de joueur en 1999.

Mus ne s’est pas arrêté là. Il a continué à exercer sous plusieurs casquettes dont celle de la vie associative, en créant l’Association marocaine des footballeurs, inspirée de l’établissement français (UNFP).

El Haddaoui s’est également recyclé en entraineur pour commencer à la tête de la sélection marocaine des jeunes en 2009 puis celle joueurs de locaux en 2010 et puis l’équipe nationale de baech-soccer là où il s’est retrouvé jusqu’à aujourd’hui…

Voilà un bon exemple d’une grande star qui a marqué l’histoire du football marocain, ici et ailleurs…

Rachid Lebchir

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