Nicolas Fargues un écrivain contre le néocolonialisme

C’est un écrivain qui ne mâche pas ses mots.  Son regard critique,  parfois acerbe reçoit en contre partie des attaques farouches. L’écrivain français Nicolas Fargues a été reçu vendredi 8 février au stand de France dans le cadre de la 25e édition du Salon International de l’Edition et du livre.

Interviewé par l’universitaire Sanae Ghouati, l’auteur d’«Attache le cœur» a tout confié lors de cette rencontre sur son univers romanesque, ses positions, ses visions, mais aussi son vécu en Afrique.  Ceux qui ont lu ses romans constateront que les personnages de ses livres  sont lucides. Le roman devient pour lui un lieu d’expérimentation et d’incarnation  d’une vie, des vies. L’auteur fait de l’écriture un moyen pour décrire la vie des gens et leur réalité. «J’aime parler des relations humaines.

Un écrivain dit ce qui ne se dit pas», a-t-il affirmé.  Effectivement, le vécu se dévoile dans ses livres, ses écrits. Dans cette optique, il évoque par son écriture romanesque le prolongement et la continuation d’une domination économique et culturelle. «Le monde est guidé par des intérêts économiques. Cette question du regard de l’autre est toujours présente  autant en Occident qu’en Afrique», a-t-il ajouté. «On n’a pas fini avec l’Histoire, avec le passé. Et dans mes livres, j’aime parler de ces douleurs non cicatrisées. Je n’ai pas connu l’humiliation, la difficulté d’aller au-delà de l’apparence, mais, en revanche,  j’ai vécu avec des personnes qui ont vécu cela. C’est le sujet sur lequel je reviens dans mes  livres actuels et à venir. Je me bats contre le néocolonialisme en 2019», a-t-il révélé.

«Au pays du petit»  est l’un  de ses livres importants où il apporte un autre regard sur la société française.  «Je suis français, je suis né avec cette culture. J’ai fait une autocritique sur mon pays. Je remets en question ma culture, parfois d’une manière violente pour faire évoluer les choses», a-t-il indiqué. Pour l’auteur, c’est un regard à la fois de l’extérieur et de l’intérieur. «Je préfère regarder les défauts, au lieu des qualités. C’est mon choix», a-t-il dit.  «Je suis marié à une femme congolaise et mes enfants sont métisses. Et puis, malgré ce progrès, il y a un chemin à parcourir», poursuit-il. L’écrivain a braqué les lumières sur cette question : «qu’est ce qu’un français aujourd’hui ?» et a pointé du doigt les failles de la société. «Il y a des gens qui me disent que vous êtes entrain de cracher dans la soupe», dixit l’écrivain, mais «j’assume», ajoute-t-il.

Mohamed Nait Youssef

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