«Nos grands artistes son entrain de partir»

Interview avec Younes Megri

Younes Megri, né à Oujda dans une famille d’artistes, est un artiste marocain et fondateur du groupe «Les Frères Megri». L’acteur généreux et talentueux n’a pas fini de nous étonner, notamment au cinéma où il s’est maintes fois distingué dans divers rôles. Il a récemment joué dans le film l’«Orchestre des aveugles» qui était en compétition au FIFM l’année dernière. Al Bayane l’a rencontré dans les coulisses du FIFM 2015. Les propos.

Al Bayane : Le FIFM souffle cette année sur sa 15e bougie. Comment voyez-vous cette nouvelle édition ?

Younes Megri : Pour moi, 15 ans c’est toute une consécration. Je suis très heureux d’être ici parmi toutes ces stars venues des quatre coins du monde pour fêter et rendre hommage au cinéma et à tous ceux qui le font. C’est un festival qui grandit de jour en jour et c’est merveilleux, surtout d’avoir de grosses pointures, à l’exemple des membres du jury et de rendre hommage à ces grands acteurs… Je trouve que c’est un festival qui honore le Maroc. Je souhaite que ce festival continue d’exister, parce que ces quinze dernières années ont été très fructueuses. Pratiquement toutes les stars mondiales sont passées ici. Le FIFM devient un événement incontournable.

Pour cette édition, le festival a choisi de rendre hommage au cinéma Canadien que nombre de cinéastes et acteurs connaissent bien. Quelle peut-on dire de cet hommage ?

D’abord, le cinéma est un art avec un grand «A» que ce soit du Canada ou d’autres pays. En effet, faire des films demande beaucoup d’amour et de talent. Pour ce qui est du cinéma Canadien, c’est un cinéma que nous avons toujours respecté et que nous avons vu. Le cinéma que nous avons connu est de bonne facture et de qualité. La nouvelle génération est peut-être maintenant différente.

Cela fait toujours plaisir au public de Marrakech de recevoir ce beau monde, d’admirer ces acteurs qu’il découvrait sur les écrans et qu’il ne connaissait que de nom. Donc les rencontrer… ce n’est que du bonheur.

Après le grand succès qu’a connu le film «L’orchestre des aveugles » au niveau national et international, préparez-vous quelque chose dans les coulisses ?

Déjà, il faut attendre que le film arrête de voyager afin de pouvoir lire soigneusement d’autres scénarios. Récemment, on était à Bruxelles et un accueil chaleureux a été réservé au film, pareillement à Nantes et aussi à l’Institut du monde arabe. On va dire que pour l’instant, on fête toujours la réussite de ce film. Je suis quelqu’un qui fait les choses doucement mais sûrement.

Et la chanson ? On vous revoit quand ?

Personnellement, je suis toujours présent. Je compose toujours mais il faut savoir qu’il n’y a plus de producteurs et c’est un vrai problème. Il y’a simplement le ministère de la culture et ce dernier nous demande de faire la queue avec des jeunes qui commencent à peine la musique. Pour ma part, je ne me mets pas à la queue avec des gens qui commencent à peine leurs carrières. C’est dommage ! Je trouve même cela limite humiliant. Par exemple, on ne peut pas demander à Abdelwahab Doukkali  ou aux Frères Megri  de se mettre à la queue avec quelqu’un que la scène musicale ne connait pas ou à la limite connait à peine. Il faut savoir que nos grands artistes sont entrain de partir, autant leur donner l’occasion de s’exprimer avant de partir. Ce serait une très bonne chose. Cela me désole de voir que seuls les artistes se battent. Ce n’est pas notre héritage culturel à nous seuls. C’est toute une culture Marocaine qui appartient à tout le peuple. Je crois qu’il est grand temps qu’on agisse tous pour faire avancer les choses et c’est pareil pour tous les domaines.

Un mot sur les jeunes qui ont choisi de faire carrière au cinéma ?

Tout d’abord, il faut qu’ils écoutent les anciens dans le domaine, travaillent beaucoup et sachent aussi que le fait de devenir réalisateur du jour au lendemain ne suffit pas. Il faut assister d’autres réalisateurs pour apprendre le métier et se faire un profil bas pour mieux apprendre.

O.K

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