«Notre but est de faire de Meknès un centre de l’image au Maroc»

La Fondation Aïcha  est aujourd’hui le producteur exclusif du Festival international du cinéma d’animation de Meknès (FICAM). Elle accompagne cet événement depuis 18 ans déjà. Pour Mardochée Devico, président de la Fondation Aïcha, le principal enjeu est de développer l’industrie du cinéma d’animation et de faire de Meknès un centre de l’image au Maroc».

Al Bayane : La Fondation Aïcha est parmi les piliers du FICAM qui fête cette année ses 18 ans. Comment est née l’idée de créer cet événement cinématographique dédié exclusivement au cinéma d’animation?

Mardochée Devico : La création de ce festival est venue un peu naturellement. Chez Aïcha, nous avons toujours communiqué par les dessins animés. Nous avons fait plusieurs films de dessins animés, les personnages ont été dessinés par le studio  Idéfix. Et lorsque l’idée de ce festival s’est présentée à Meknès, j’ai trouvé naturel de m’y impliquer de plus en plus  jusqu’à être aujourd’hui le producteur exclusif de ce festival.

18 ans d’existence sur la scène cinématographique nationale et internationale. Pensez-vous que le FICAM ait toujours gardé sa ligne éditoriale, son enthousiasme et son continu évolutif?

Ce festival évolue toujours dans le même sens. D’abord, il y a un concept du FICAM qui est unique au monde. La plupart de ce genre de festivals a des enjeux commerciaux, compétitifs… Ici, c’est beaucoup plus cool. Nous avons une ambiance, un environnement qui se prête au calme et à la discussion. Les salles de projections sont archicombles, les espaces de débats et d’échanges attirent de plus en plus de jeunes. À titre d’exemple, lors de la projection du film de Michel Ocelot « Dilili à Paris », les enfants de 5 et 6 ans ont posé des questions à ce grand monsieur… C’est une chose exceptionnelle. Et puis, c’est une atmosphère très importante pour les réalisateurs, les producteurs  parce qu’ils ont un contact direct avec leur public.

Le cinéma d’animation au Maroc commence à se faire une place dans le paysage cinématographique national avec un public qui croit au fil des années. En quoi le FICAM promeut-il le cinéma d’animation et encourage-t-il les jeunes à s’y lancer?

Nous voulons que le cinéma d’animation soit un éveil à l’image pour nos jeunes enfants du Maroc. Et j’espère que cela pourra susciter des vocations. En fait, il y a toute une industrie qui est derrière un cinéma d’animation. Par exemple,  il y a des villes en France qui ne vivent quasiment que de cela. Moi je voudrais contribuer au développement de cette industrie et faire de Meknès un centre de l’image au Maroc.

Comment le mécénat peut-il redynamiser le secteur culturel et artistique marocain?

Nous voulons bien communiquer, mais nous essayons de joindre l’utile à l’agréable. Nous voudrions que cette communication  soit intelligente. Nous avons beaucoup de projets dans ce style comme le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc qui est maintenant une très grande réalisation à forte résonance au niveau international. Il y a aussi les spectacles pour enfants que nous faisons dans les écoles. C’est un peu notre style de communication.

Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef

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