Pas de changement d’identité pour les diplômes des ENSA

Deux mois après la rentrée officielle des classes, les lauréats des écoles nationales des sciences appliquées (ENSA) désertent les classes. En effet, ceux-ci s’opposent à une décision du Ministère de l’Enseignement supérieur visant à fusionner plusieurs établissements supérieurs pour doter le Royaume de 15 polytechniques. En réponse à la grogne des Ensaistes, le Ministère de tutelle a annoncé jeudi dernier que les étudiants inscrits actuellement dans les ENSA obtiendront des diplômes portant le nom de leurs écoles.

Depuis le début de l’année académique, les cours n’ont pas repris au sein des ENSA. En cause, une vague de grèves des étudiants de ces établissements à laquelle se sont associés les professeurs de ces écoles. Ceux-ci dénoncent, notamment le décret visant à fusionner les ENSA et d’autres établissements pour créer 15 polytechniques. Elèves et enseignants craignent que cette décision ne porte atteinte à la réputation positive que se sont faites les ENSA depuis 1996. En réponse à ces grèves, le Ministère a annoncé que les diplômes des étudiants actuellement inscrits au sein des ENSA porteront le nom de leurs écoles, en dépit de la création des polytechniques. L’objectif étant de «garantir un déroulement normal des études dans les ENSA», précise le communiqué du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres. D’ailleurs, le Ministère a appelé les étudiants des ENSA à reprendre normalement les cours.

Toutefois, la décision du Ministère semble de ne pas satisfaire les étudiants des ENSA qui ne décolèrent pas. Jeudi, jour de publication du communiqué du Ministère, quatre associations des lauréats des ENSA ont envoyé une missive au chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, requérant une rencontre pour « trouver des solutions à la situation à laquelle font face les étudiants des ENSA à travers le Royaume début le début de l’année académique, suite à la publication du décret 20.15.645 relatif à la création des écoles polytechniques». Jusque-là, aucune réponse n’a encore été donnée à cette lettre.

Il faut dire que le torchon brûle entre les élèves ingénieurs des ENSA et le Ministère de Tutelle depuis presque trois mois en raison du décret relatif à la création de 15 écoles polytechniques au Maroc. En effet, selon ce projet du Ministère de tutelle, il s’agit de fusionner les écoles supérieures de technologies (EST), les facultés de sciences et techniques (FST) et les ENSA dans 11 universités ou de changer simplement leur statut juridique en école polytechnique. L’objectif serait de valoriser la qualité des formations des ingénieurs au Maroc, attirer les investissements dans les domaines technologiques, répondre aux besoins réels du marché de l’emploi, diversifier l’offre de formation dans les universités… Ce à quoi les étudiants des ENSA n’adhèrent pas. Quelques jours après la publication du décret 20.15.645, les étudiants des ENSA ont publié sur les réseaux sociaux, un communiqué dénonçant le timing de publication du décret, à moins d’un mois de la rentrée académique et l’absence de consultation des professeurs, étudiants…

Selon ce décret, les nouvelles polytechniques devront décerner plusieurs diplômes, entre autres : diplôme universitaire de technologie, diplôme des études universitaires en sciences et techniques, licence professionnelle, licence en sciences et techniques, diplôme d’ingénieur d’Etat, masters et masters spécialisés.

Danielle Engolo

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