Pour une gestion rationnelle du littoral

6ème Congrès mondial à Rabat sur la gestion des villes côtières

Au-delà des différents programmes ayant permis au pays de réaliser des résultats probants salués sur le plan international en matière de lutte contre l’habitat insalubre, «le Maroc s’est doté, à l’initiative du gouvernement sortant, d’une «Politique de ville» basée sur une approche globale impliquant tous les partenaires. Cette politique a permis de trouver des solutions adaptées aux problèmes qui se posent à la ville et en particulier le long du littoral», a indiqué le ministre de l’Habitat et de la politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah.

Intervenant lundi à l’ouverture à Rabat des travaux du 6ème Congrès mondial : Environnement des villes 2016, organisé sous le thème «gestion des villes côtières : défis et solutions aux changements climatiques», le ministre de l’Habitat et de la politique de la ville, a souligné que son département est conscient des défis auxquels font face les villes côtières et s’emploie dans le cadre d’une action concertée avec ses partenaires institutionnels, locaux, privés et société civile, à mettre en œuvre des projets de mise à niveau des villes côtières et à initier des projets de renouvellement urbain à même d’apporter des solutions idoines aux situations d’exclusion spatiale ou sociale liées à la dégradation du cadre bâti dans ces villes, dans le respect total de l’environnement du développement durable.

Il a également fait savoir que le ministère participe dans un souci de mobilité et de fluidité du trafic dans les villes à l’aménagement des voies urbaines pour permettre le décongestionnement des villes et partant la diminution des émissions à effet de serre.

Il a également tenu à rappeler les efforts déployés par le ministère en matière de dégagement, d’aménagement et de mise en valeur paysagère et économique des abords, des berges et des cours d’eau interurbains, ce qui contribue à rehausser l’attractivité de la ville et à pallier les risques liées aux inondations éventuelles. Ces efforts de restructuration sont destinés à améliorer le cadre de vie avec l’implémentation du principe de l’efficacité énergétique dans le bâtiment.

Selon le ministre, grâce à la conjugaison des efforts et la convergence des interventions, des projets de grande envergure ont été réalisées ou en cours de réalisation comme c’est le cas à Casablanca, Al Hoceima, Agadir, Tanger, Essaouira et bien d’autres villes. Ces projets ne manqueront pas d’améliorer l’attractivité des villes côtières, de contribuer à la préservation de l’environnement et de restituer les fronts de mers aux populations.

En un mot, il est primordial de préserver le littoral contre les aléas climatiques, de définir une politique générale des aménagements du littoral et de mobiliser les moyens et les ressources à cette fin , a dit le ministre de l’habitat et de la politique de la ville, qui a souligné que la COP 22 que le Maroc accueillera en novembre sera l’occasion d’approfondir le débat sur les questions liées au littoral et d’entériner une feuille de route pour sa préservation.

Et le ministre de rappeler que le littoral marocain concentre l’essentiel de l’activité économique, industrielle et touristique du pays. Il attire à lui seul beaucoup d’acteurs et d’intervenants dont les intérêts et les attentes ne sont pas toujours convergents.

C’est pour cette raison, a-t-il expliqué, que le littoral exerce un attrait sur les populations des villes adjacentes (non côtières) en quête de meilleures opportunités de vie, car le littoral polarise et concentre de grands projets structurants et recèle de grandes infrastructures économiques stimulant le marché de l’emploi et favorisant la création de richesses. Ce qui fragilise évidemment le littoral et ses écosystèmes et les rendent vulnérables à cause des multiples formes de pollution : rejets industriels, rejet des eaux usées, a expliqué le ministre, selon lequel la pollution de l’air sous l’effet de l’activité humaine et les émissions de gaz à effet de serre entraine le réchauffement de la terre, lequel provoque des phénomènes, qui à leur tour causent moult bouleversements climatiques pouvant s’avérer dangereux tels la fonte des glaciers qui entraine la montée des niveaux de mers, ce qui représente un danger réel pour le littoral et les villes qui y sont limitrophes.

Prenant la parole, le président de la commune de Rabat, Mohamed Sadiki, a indiqué que ce congrès est organisé par sa commune conjointement avec la Municipalité de Dubaï et le Centre de l’Environnement des Villes Arabes et en collaboration avec l’Organisation des Villes Arabe dans le cadre des préparatifs de la capitale du royaume pour participer au Sommet mondial de la COP 22, prévu à Marrakech.

C’est une rencontre à caractère scientifique et environnemental par excellence ayant pour objectifs de rechercher des solutions aux risques nés de la dégradation de l’environnement et du réchauffement climatique, a-t-il dit, faisant état des réalisations accomplies au Maroc dans les domaines énergétiques autres pour améliorer la situation.

C’est donc dans le but de rechercher des solutions aux problèmes posées que plusieurs sessions sont programmées au cours de ce congrès, en marge duquel une exposition est organisée pour montrer les réalisations accomplies ou en voie de l’être dans la capitale administrative, politique et culturelle du Maroc, laquelle cité s’est dotée d’une ligne de Tramway et d’un Plan-Climat.

Lecture a été ensuite donnée d’une intervention d’Ahmad Hamad Al- Sabih, secrétaire général de l’Organisation des villes arabes qui insiste sur les besoins et défis spécifiques des villes côtières qui abritent la moitié de la population mondiale. C’est pourquoi, la question des villes côtières doit bénéficier d’une attention particulière en particulier dans les stratégies et politiques de développement du littoral.

De son côté, Souad Zaidi, députée, vice-présidente de la Commune de Rabat et présidente du comité d’organisation de ce 6ème Congrès international «EnviroCities 2016» s’est arrêtée sur les efforts déployés par la Commune de Rabat dans le cadre de la coopération internationale dont l’aménagement des côtes du bassin méditerranéen, la création d’une école des sports marins, la gestion des ordures ménagères (projet GODEM) et la réalisation d’une étude bioécologique en partenariat avec la ville de Lyon outre l’aménagement de la pénétrante sud de Rabat avec des espaces verts en partenariat avec l’association internationale des maires francophones.

Selon Zaidi, les villes côtières se trouvent dans les premières lignes de la bataille contre les changements climatiques. Elles font face à plusieurs risques tout en étant appelées à trouver des solutions à la problématique du développement côtier à travers la bonne gouvernance, la recherche des financements adéquats et la mise en place d’institutions performantes, le but étant de promouvoir des cités intelligentes capables de relever le défi des changements climatiques.

Participent à ce congrès de deux jours des ministres, des représentants des gouvernements locaux, des maires de grandes métropoles, des décideurs et des acteurs des secteurs public et privé, des hommes d’affaires, des experts et des représentants de la société civile. Quatre sessions sont programmées pour traiter des stratégies de gestion des villes côtières, du développement économique, social et environnements de ces zones, des meilleurs systèmes de collectes des données environnementales nécessaires et de la gestion de l’environnement marin et côtier.

M’barek Tafsi

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