Pour une meilleure inclusion sociale

Journée nationale du handicap

Par Sofia EL AOUNI – MAP

Commémorée le 30 mars de chaque année, la journée nationale du handicap est une occasion majeure de mettre en avant l’importance de la solidarité et de l’empathie envers les personnes en situation de handicap, en vue d’une meilleure inclusion sociale.
Cette journée est également une opportunité pour sensibiliser l’opinion publique aux défis quotidiens rencontrés par ces personnes, qui font face à une incapacité limitant leur pleine participation à la vie sociale, économique et culturelle.
Selon la Convention relative aux droits des personnes handicapées, signée par le Maroc en 2007 et ratifiée en 2009, “par personnes handicapées on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres”.
Dans le même contexte, le Haut-Commissariat au Plan (HCP), qui considère comme handicapé, toute personne ayant soit une incapacité totale ou une grande difficulté dans au moins l’un des domaines de l’activité quotidienne, relève que, la prévalence du handicap en 2014 est d’environ 5,1% de la population totale.
Selon l’approche utilisée par le recensement général de la population et de l’habitat en 2014, environ 66,5% des personnes handicapées n’ont aucun niveau d’instruction, plus de 8 personnes handicapées sur 10 sont inactives et seulement 10,7% sont actives occupées, avec un faible taux de chômage ne dépassant pas 2,7% (5,7% chez les personnes non handicapées).
Il est à noter que le prochain Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) est prévu en 2024.
Par ailleurs, en guise de célébration de cette journée, le Centre national Mohammed VI des handicapés (CNMH) a organisé, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 14è forum national du handicap.
Cette 14ème célébration, tenue du 13 au 18 mars dernier, a eu pour thème “Troubles spécifiques des apprentissages”, répondant ainsi à un sujet de grande importance sociétale, qui découle de la nature de ce trouble relevant de la catégorie des handicaps invisibles.
Cet événement scientifique, culturel et sportif, organisé en partenariat avec l’Association marocaine de dyslexie (AMD), a permis de renforcer et de promouvoir les droits des personnes ayant des troubles spécifiques des apprentissages pour une inclusion sociale globale.
En effet, selon le CNMH, ce trouble produit des représentations négatives basées sur la vision formelle.
Dans son guide publié à l’occasion de ce forum, la Fondation du CNMH relève qu’il est manifeste de voir des espaces scolaires devenir des milieux fertiles pour émettre à l’encontre des scolarisés ayant des difficultés d’apprentissage des jugements de valeur, porteurs de diffamations qualifiées.
C’est ainsi que des violences psychologiques déstabilisatrices se manifestent, dont l’apparition de symptômes d’anxiété et de dépression, qui sont pour les personnes porteuses de ce handicap invisible des éléments déclencheurs d’agressivité ou de comportements antisociaux, en plus d’éclosion de phénomènes liés au milieu scolaire tels que le décrochage, l’isolement ou l’abstinence à la participation aux activités de la vie scolaire.
S’agissant des données statistiques en matière de trouble d’apprentissages, le Directeur du CNMH, Khalid Benhassan, avait souligné dans une déclaration à la MAP, une carence en la matière en niveau national.
« Par contre, le taux international de prévalence des troubles des apprentissages oscille entre 10 et 15%, soit environ un quart des écoliers en situation d’échec scolaire », a-t-il signalé.
La Fondation du Centre mational Mohammed VI des Handicapés, filiale de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, est le dispositif national de référence dans le domaine du handicap.
Sur la base de sa mission statutaire, le CNMH opère selon une dimension nationale en matière de handicap.

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