La probité et la pudeur, des vertus mises à mal!

C’est aujourd’hui 13 octobre 2017 que l’action parlementaire reprend la session automnale.  Le Souverain prononcera, comme il est de coutume, le traditionnel discours inaugural devant l’imposante assistance bicamérale de l’hémicycle. Au-delà des sèches frictions qui secouent certaines formations politiques, depuis quelques temps, la Rentrée parlementaire s’annonce déjà rude voire houleuse.

Le dialogue social, qui entame son premier round s’avère, de plus en plus, laborieux, au regard des attentes pressantes des citoyens, en particulier ceux issus des couches démunies. Le nouveau projet de loi de finances est au tournant et s’apprête à attiser les antagonismes, au sein d’une coalition qui donne l’impression de converger, mais, tend, de par ses accrocs latents, à diverger, au fil du temps et à l’amorce du vif des dossiers brûlants.

Dans un autre registre, on relèvera que pas moins de 19 parlementaires ont été limogés de leur députation, sur décision du Conseil constitutionnel, en l’espace d’une année de l’actuelle investiture. Près de 16 circonscriptions dont l’éviction des élus en infraction électorale a généré des vacances, ont passé des partielles pour combler le vide. Il est bien vrai que ces chamboulements n’ont eu aucun effet sur la configuration de la carte politique au sein du parlement. D’autant plus que, d’une part, les écarts numériques entre les groupes et les groupements sont très étendus et, d’autre part, l’alliance de la majorité est si vaste qu’elle ne craint pas le moindre ébranlement. Toutefois, il y a lieu de s’interroger sur le niveau de respect de la charte électorale, puisque nombre de candidats finissent par enfreindre les dispositions en vigueur, soit par ignorance ou par fraude.

Il est donc bien certain que la cadence effrénée de ces annulations, toutes sensibilités politiques, affecte la physionomie du processus électoral, déjà jugé défaillant et altère également l’image du pays. Certes, d’aucuns diraient, sans doute, que le fait que le système de contrôle fonctionne bien, à l’image de la véracité et la promptitude de l’activité juridique du conseil constitutionnel, est plutôt un signe de bonne augure, si l’on sait qu’auparavant, immunité aidant, il était difficile de discréditer un parlementaire, encore moins s’il compte parmi les influents « intouchables ». Cependant, il va sans dire non plus que le mécanisme politico-électoral est défectueux, du fait qu’il occasionne des transgressions involontaires ou préméditées, parmi les candidats en lice. D’autre part, ce dysfonctionnement qui n’est plus un secret pour personne, dévoile, à coup sûr, une certaine précarité dont souffre une panoplie de partis beaucoup plus préoccupés par l’octroi d’un siège au parlement par tous les moyens, souvent illicites, que de se montrer scrupuleux et attentifs aux règlements qui régissent le jeu démocratique dans notre pays.

Du pain donc sur la planche pour cette session dont les travaux sont aussi ardus que délicats. Les populations, les plus déshéritées, attendent des solutions concrètes à leurs doléances insistantes. Des questions qui nécessitent des remèdes rapides et efficaces sont toujours dans les tiroirs. Le parlement où siègent les représentants de la Nation, toutes tendances politiques confondues, est appelé à assouvir les requêtes sociales, avec détermination et civisme. Les calculs réducteurs politiciens devraient être totalement proscrits de cette action, car les parlementaires ne représentent plus les partis ou les régions respectifs, mais ils sont là et « richement » rémunérés pour tout le monde, pour tout le pays et pour toutes les couleurs…

Saoudi El Amalki

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