Quand la Palme d’Or du 36e Festival de Cannes lui échappe, Sean Penn vise le Prix Pulitzer

Même si, lors du 69e Festival de Cannes, le long-métrage de Sean Penn «The last Face» racontant l’idylle amoureuse entre un médecin humanitaire et sa consœur lors d’une expédition menée en 2003 au Libéria et en Sierra Leone n’a pas recueilli l’adhésion du jury, l’acteur-journaliste-reporter Sean Penn qui impute cet échec à l’absence d’un distributeur considère qu’il n’a aucune raison de s’apitoyer et que «la vie continue».

Ayant plusieurs cordes à son arc et plusieurs casquettes sur la tête, Sean Penn qui, à la veille des élections américaines,  souhaiterait «voir surgir une vraie révolution qui nous débarrasse de tous ces Donald Trump et consorts qui se masturbent sur le drapeau américain et n’ont aucune idéologie pragmatique pour redresser la barre» vise, désormais, le Prix Pulitzer, une distinction  qui, dans le domaine de la presse écrite, récompense l’éditorial, la caricature ou même la photographie.

En effet, après avoir écrit sur l’Iran, sur l’Irak, sur le Venezuela, sur l’ouragan Katrina ou encore Haiti et Cuba, l’acteur-journaliste-reporter Sean Penn engagé sur tous les fronts et ne reculant devant rien, a bien réussi là où des journalistes chevronnés ont échoué. Ainsi,  outre le fait qu’il ait été le premier journaliste étranger à avoir interviewé Raul Castro, il a questionné Hugo Chavez et, surtout, arraché un entretien de près de sept heures dans la jungle à El Chapo, le narcotrafiquant le plus recherché au monde…

Ayant condamné sans vergogne la guerre en Irak à un moment où le monde entier avait aveuglément suivi le Président Bush dans sa fameuse expédition «contre le terrorisme» et ayant été convaincu que la croisade menée par son pays contre l’Irak après les événements du 11 septembre était injustifiable, l’acteur s’était offert, en 2002 et pour une enveloppe de 56.000 dollars, un grand espace publicitaire dans le Washington Post pour pouvoir s’adresser directement au chef de l’Etat en déclarant  que  «sacrifier des soldats américains ou des civils innocents dans une attaque préventive sans précédent sur une nation souveraine isolée risque fort de n’être en définitive qu’un remède très provisoire».

Ne s’arrêtant pas à mi-chemin, il va se rendre à Baghdad, y passer trois journées au cours desquelles il se promènera incognito dans les rues de Saddam City et y rencontrera le numéro deux du régime d’alors, le vice-premier ministre, Tarik Aziz. Il profitera de ce séjour pour demander officiellement au Président Bush, qu’il considère comme étant pris dans l’engrenage d’une «vision trop simpliste du bien et du mal», de ne point envoyer de troupes américaines sur le sol irakien.

Plus tard, en Juin 2005 lorsque dans la République Islamique d’Iran, l’anti-américanisme bat son plein et que les urnes donneront le pouvoir au très conservateur Mahmoud Ahmadinnejad, Sean Penn en sa qualité de journaliste du «San Francisco Chronicle» fait une série de reportages dans lesquels il fait part à l’américain moyen du quotidien du régime iranien.

Défenseur invétéré de la cause homosexuelle aux Etats-Unis, Sean Penn va profiter de la cérémonie de remise des Oscars 2009 pour réclamer, dans une longue diatribe faite en réaction à une proposition initiée par les mouvements opposés au mariage homosexuel en Californie, le respect des droits des gays et des lesbiennes et la reconnaissance de leur égalité civile en matière de mariage et ce, en ces termes : « Je pense que c’est le moment pour ceux qui ont voté pour l’interdiction du mariage homosexuel de s’asseoir et de réfléchir à leur grande honte et à la honte dans les yeux de leurs petits-enfants s’ils continuent à se comporter ainsi. Nous devons avoir des droits égaux pour tous. »

Nabil El Bousaadi

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