Quand l’ours s’éveille … !

Pierre Peyrefitte, ancien ministre de la justice de France, décédé en 1999, pondait un essai ayant fait le buzz à l’époque, intitulé « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ». Un peu plus tard, il récidivait avec un second roman non moins vibrant, baptisé «La Chine s’est éveillée !».

Avec sa révolution culturelle, le dragon orientale aura conquis le monde, de long en large et s’érige en pouvoir prodigieux,  dans tous les sens. Une puissance incontestée dont l’épouvantail donne des sueurs froides à  toute la planète, y compris les États-Unis qui s’en dérobent sans demander leur reste !

Ceci étant, peut-on en dire autant pour le sursaut frénétique de la Russie dont l’escalade subite, au détriment de l’Ukraine foudroie sa cible et tance vertement l’oncle Sam, en particulier ? Il ne fait pas de doute que la Fédération Russe et l’Empire de la Grande Muraille renferment des atouts majeurs pour prétendre se hisser à ce système de l’Etalon-or monétaire qui était l’apanage des États-Unis et de ce fait, se loger sur le toit du monde.

Si aujourd’hui, la Russie tente le coup de choc sur l’Ukraine, c’est que Poutine est conscient des rapports de force à son avantage, puisqu’il détient plus de 40% de l’énergie sur son rival de l’Occident. Le budget russe est excédentaire, s’exempte de dette et se permet, en conséquence d’arborer haut et fort son autarcie, à plus d’un titre.

En effet, si jamais la Russie est poussée à verrouiller les vannes de l’acheminement de gaz ou encore d’hydrocarbures, c’est l’Allemagne, première force économique de l’Union Européenne qui en pâtirait. «Qui détient l’énergie, détient le Pouvoir !», dirait-on, en ces circonstances de  challenge farouche, en sachant que la Russie emmure d’immenses réserves de ressources, dans ce sens, plus que l’on peut imaginer, car elle n’en fait usage que rarement, tout en se servant de celles d’autrui pour préserver les siennes, façon de mieux contrôler le marché à distance. Il va sans dire que ni l’Occident ni les États-Unis encore moins l’OTAN, structure de courroie de transmission de l’alliance, ne sont en mesure de contenir la cavalcade russe vers Kiev.

Pis encore, l’Europe ne fait que se tirer une balle dans le pied puisque, dépendante et fébrile en énergie, risque de se retrouver dans de mauvais draps, par cette mésaventure de coup de tête. Il est  bien clair qu’en matière d’énergie, la Russie est un gros exportateur de pétrole et de gaz, alors que l’Europe en est un gros consommateur, ce qui explique fort bien cette dépendance aggravée au fil du temps, car plus on est acculé à consommer, plus on a besoin de matières premières dont on en n’a guère.

De toutes manières, la guerre n’est pas la solution idoine pour le conflit d’intérêt qui éclate tambours battants, car elle engendrait des répercussions fâcheuses à l’humanité, en matière de surenchérissement du coût de la vie et d’appauvrissement des peuples. Par le passé, on se souvient des malheurs de guerres qui ont fait périr des vies humaines et anéanti des civilisations entières.

C’est ce souvenir qui ferait renaître cette prise de conscience et ressusciter le désir de renoncer, comme disait Winston Churchill, ancien premier ministre du Royaume-Uni pendant la seconde guerre du monde : «Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur !».

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