Conférence scientifique du PPS à Agadir
Par Saoudi El Amalki
Exuergues :
- Dr Mohamed Benmoussa : L’actuel Exécutif a ignoré le Nouveau Modèle de Développement (NMD)
- Dr Khalil Merzouk : Les divers droits des citoyens sont confisqués par la voracité des gouvernants
Le bureau de la région Souss Massa du PPS a organisé une conférence scientifique autour de la thématique centrale : « Quelle évaluation du parcours de refonte démocratique depuis la Constitution de 2011 ? ». Cette rencontre, qui s’est déroulée à la salle de la Chambre de Commerce, d’Industrie et des Services d’Agadir, a rassemblé un parterre de camarades et d’invités. Elle a été animée par Dr Mohamed Benmoussa, président du Forum des Économistes du Progrès (FEP) et ancien membre de la Commission Spéciale du NMD, ainsi que Dr Khalil Merzouk, enseignant-chercheur à la Faculté de Droit d’Aït Melloul. Brillamment modérée par Dr Fatema Echaabi, universitaire à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines d’Agadir, cette conférence s’est distinguée par un échange fructueux basé sur les communications pertinentes des deux éminents intervenants.
Abordant le thème de la conférence sous l’angle « La proportion économique et sociale de l’évaluation de la refonte démocratique, entre les principes constitutionnels et la réalité actuelle », Dr Mohamed Benmoussa, en sa qualité de contributeur à la Commission du NMD, a mis l’accent sur l’efficience et la qualité du document, fruit de la participation de toutes les composantes de la société à travers des mémorandums et des idées innovantes. Après la présentation de ce projet de haute qualité au Souverain, le gouvernement actuel, pourtant chargé de sa mise en œuvre, s’en est totalement détourné, prétextant que son propre programme, fondé sur le slogan de « l’Etat Social », était suffisant.
À ce propos, l’orateur a souligné les multiples défaillances du gouvernement, notamment les conflits d’intérêts flagrants, comme l’illustre le projet de la station de dessalement de Casablanca, où la primature s’est octroyée un rôle d’acteur économique sans aucun scrupule. Selon lui, l’Exécutif n’a aucun intérêt à appliquer les conclusions du NMD, car elles vont à l’encontre de sa nature néolibérale et accaparante, au détriment des intérêts suprêmes du peuple et de la nation.
De son côté, Dr Khalil Merzouk a entamé son intervention sur le thème « Introduction au droit de refonte démocratique : essai constitutionnel ». Il a expliqué que la question des droits au Maroc a traversé trois générations distinctes, chacune marquée par des avancées en matière de droits politiques et socio-économiques, accompagnant les différentes transitions du pays. Cependant, a-t-il souligné, le Maroc n’a pas encore pleinement transcendé la première génération des droits, de nombreux principes étant restés lettre morte malgré les efforts déployés par l’Etat et les forces vives de la nation.
L’orateur a insisté sur la responsabilité des acteurs politiques face à cette situation qui pèse sur la capacité du pays à progresser vers un État de droit et d’institutions. Beaucoup de chemin reste à parcourir, a-t-il affirmé, pour parvenir à un véritable État de droit, notamment face aux manœuvres de piraterie et de prédation orchestrées par les lobbys de l’oligarchie et de la rente, qui prospèrent au détriment des droits légitimes des populations.
Ces interventions ont donné lieu à une discussion enrichissante sur un sujet d’importance capitale. Parmi les participants, les interventions du bâtonnier Abdeltif Ouammou, de Saoudi El Amalki, membre du conseil de la présidence du parti, et de Dr Mohamed Bouchelkha, enseignant-chercheur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Ibn Zohr, ont apporté des éclairages pertinents sur les enjeux soulevés.
Cette conférence a ainsi permis de dresser un bilan critique du processus de refonte démocratique au Maroc, tout en mettant en exergue les blocages structurels entravant l’instauration d’une gouvernance transparente et équitable.