Quelle rentrée politique!

Conformément à la circulaire du département de l’enseignement, tous cycles confondus, y compris le supérieur, la rentrée scolaire et universitaire est en train de s’effectuer, dans toutes les régions du pays. D’autres rentrées feront de même, au fur et à mesure, notamment celle qui a trait au dialogue social ou encore celle relative au secteur agricole.

Et la rentrée politique, que devient-elle ? Faut-il vraiment s’attendre à une rentrée politique ? Y en-a-t-il une à laquelle on doit s’attendre?

Certes, le parlement reprend ses activités, de routine, en tout début d’octobre comme stipule la constitution. Les acteurs politiques rentrent des vacances et retrouvent, petit à petit, le chemin des locaux. Tout le monde se met en place pour la reprise ! Pour l’exécutif dont les composantes éprouvent du mal à s’harmoniser, les dossiers en suspens sont aussi multiples qu’ardus. Celui du récent incident de l’eau a sérieusement généré des fissures dans ses murs les plus compacts.

La faille est profonde dans cette embarcation qui prend l’eau et dont les vannes, larguées par le chef du gouvernement, submergent l’équipage à bord. C’est triste de démarrer la saison dans de pareilles conditions ! D’autant plus que la question sociale, dans sa diversité, est plus que jamais à l’ordre du jour, depuis que le Souverain y revient avec insistance, dans ses deux derniers discours. La majeure partie des populations marocaines se lamente dans la misère et l’exclusion.

Les affres de la vie quotidienne sont atroces, par la cherté des denrées les plus rudimentaires. Le chômage étouffe des nuées les jeunes dont les horizons sont, de plus en plus, hermétiques. La criminalité et l’insécurité assiègent les villes, faute de toutes ces déchirures accablantes. La stabilité sociale est au bord de l’explosion, à tout moment, dans les régions démunies. Le Maroc profond est constamment sous les effets du dénuement et de la privation qui l’asphyxient cruellement…

Serait-on en mesure de faire face à ces réalités saillantes qui tirent le pays vers le bas ? Cette rentrée politique qui advient juste, après les secousses successives des fêtes que les citoyens ont endurées, est-elle capable de pallier tous ces déficits ? Avec un législatif hétérogène et disparate, à deux têtes, la première nommée et la seconde «surnommée», on est encore bien loin de pouvoir combler toutes ces attentes brûlantes.  Sans verser dans le pessimisme à l’extrême, il va sans dire que la situation inquiète beaucoup!

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