Question de gouvernance!

Au lendemain de la mise en marche de la nouvelle formule de la région avancée, les élus s’attellent, aujourd’hui, à mettre en avant la stratégie régionale de développement respective. L’initiative est d’autant plus pertinente qu’elle met en fonction, à travers une vision concertée et projetée, une ébauche inclusive et globalisante. Au-delà de l’aspect novateur et participatif de ce projet régional dont les contours fondamentaux ont été mis à la loupe, il va sans dire que cette entité régionale renferme incontestablement  des atouts susceptibles de concrétiser toutes les ambitions.

Certes, les compétences humaines font généralement défaut, à la lumière de nombre d’acteurs bien en deçà de l’assimilation des grands enjeux à relever. Pour la plupart, on a toujours tendance à confondre action régionale et action locale qui relève des communes. En effet, dans une optique de cohérence régionale et d’efficience procédurale, les donnes aussi bien naturelles qu’économiques regroupent un potentiel diversifié. Toutes ces caractéristiques difficilement trouvables dans un seul ensemble régional constituent, en fait, des ingrédients pour un développement harmonieux, équitable et performant.

Il est vrai, en revanche, que certains territoires, arides et accidentés, sévissent sous les affres de la carence hydrique et les indicateurs criards de la pauvreté, de la précarité et de l’exclusion. Une équation saillante qui ne cesse de révéler les disparités sociales et les inégalités spatiales, car on ne comprendra guère pourquoi, d’une part, la région détient les marches les plus hautes en termes de prouesses naturelles, écologiques,agricoles, maritimes, touristiques, commerciales…, alors que les populations, dans leur majorité notamment rurale, endurent les calvaires de la misère et de la privation et que les espaces manquent cruellement d’infrastructures. Assurément, un déficit flagrant de gouvernance est à déplorer, d’autant plus que les gestions électorales sont, depuis longtemps, accaparées par des bonnets habitués et indéboulonnables, imposant des conduites de manœuvres archaïques et rétrogrades.

Il est donc question d’un nouveau style de travail, mené par des compétences riches en savoir faire, en engouement et en civisme. Le modèle révolu qui persiste encore à s’agglutiner au gouvernail, à l’image de ces barons, entachant constamment le cours des choses, n’est pas en mesure de matérialiser les défis de la stratégie aussi féconde soit-elle. La crise dont souffrent régions relève, en effet, du statu quo humain qui ronge les instances  électives dont l’hégémonie est dictée par les bonnets que tout le monde connait. Les mutations sociétales et les mouvements incessants de changement qui ne cessent de s’opérer autour de nous appellent au relèvement de l’action régionale par des compétences nouvelles éprises de savoir faire, d’innovation et de citoyenneté.

Saoudi El Amalki

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