Raviver les consciences face à un fléau qui persiste

Journée mondiale de lutte contre le sida ,1er décembre

Ouardirhi Abdelaziz

A l’instar des autres pays de la planète le célèbre la journée mondiale de lutte contre le sida le 1 er décembre 2024, sous le slogan : 

« Suivons le chemin du droit .»

Lancée en 1988, la Journée mondiale de lutte contre le sida a été la première journée internationale dédiée à la santé au niveau mondial.

C’est une occasion pour sensibiliser , pour informer et communiquer autour du SIDA pour une meilleure prise de conscience afin de combattre et de lutter efficacement contre ce fléau qui demeure toujours parmi nous .

En 2022, 39 millions de personnes vivaient avec ce virus et 630 000 sont mortes de maladies  liées au sida à l’échelle mondiale.

En 2022,  le nombre de personnes qui vivaient avec le VIH à travers le monde était estimé a 39 millions , et 1,3 million de nouveaux cas ont été enregistrés malgré les nombreuses politiques de prévention, de dépistage et de soins déployées. Les derniers progrès thérapeutiques permettront-ils le déclin de l’épidémie de VIH, voire à terme l’éradication du virus ?

C’est la question qui taraude les esprits des scientifiques, des chercheurs , des spécialistes du SIDA a travers divers pays  du monde.

Il est vrai qu’entre la théorie et la pratique , il y a un norme fossé difficile à combler . Il faut reconnaitre que les médicaments coûtent cher et ne sont pas accessibles à tous les malades du SIDA , particulièrement dans certains pays ou régions pauvres . Il y a aussi la stigmatisation de la maladie qui continue de représenter un frein majeur particulièrement au sein de catégories de malades, des personnes les plus arisque.

Quels sont les modes et voies de transmission du VIH ?

Les modes de transmissions ne sont plus un secret, mais il est essentiel de les rappeler. La transmission du VIH nécessite un contact rapproché des muqueuses ou de plaies ouvertes de la peau avec des liquides corporels comme :

Le sang ;

Le sperme ;

Les sécrétions vaginales ;

Le lait maternel.

La transmission est possible lors :

D’un rapport sexuel ;

D’un accouchement ;

Du partage de seringues contaminées ;

D’une transfusion ;

D’une exposition à du matériel médical contaminé (AES).

D’une rupture de préservatif, d’un rapport sexuel non protégé ou d’un viol.


Quelles sont les personnes à risque?

Les homosexuels ;

Les usagers de drogues (principalement par injection) ;

Les professionnels du sexe.

Aujourd’hui , grâce aux grandes avancées réalisées dans le domaine de la lutte contre le SIDA , le diagnostic du SIDA , est rapide et très efficace , il est réalisé en 15 minutes ,  ce qui permet de connaitre  son statut sérologique, savoir si on est séropositif (infecté par le VIH) ou séronégatif (non infecté par le VIH).

C’est une avancées majeure, car plus le diagnostic est précoce plus la prise en charge et le traitement permettent de mener une vie stable et normale. Le traitement antirétroviral permet de protéger les cellules immunitaires et de retarder l’apparition des complications liées au SIDA.

Comment faire pour se protéger ?

Comme précédemment expliqué, les voies de transmission du SIDA sont au nombre de quatre. Afin de vous protéger et protéger ceux qui vous sont chers (si vous êtes porteur du virus), il serait essentiel de :

Utiliser un préservatif lors des rapports sexuels ;

Les seringues, les rasoirs, le matériel de pédicure/manucure doivent servir à un usage personnel.

sensibilisation et de dépistage des Infections Sexuellement Transmissibles-sida en milieu universitaire, qui s’étend jusqu’au 3 décembre 2021 et qui a pour objectif de contribuer à la promotion de la santé sexuelle et reproductive en milieu universitaire, notamment dans le contexte de la pandémie de covid-19.

Cette campagne s’inscrit également dans les efforts fournis par le Ministère, dans le cadre de sa stratégie nationale de la promotion de la santé des adolescents et des jeunes, qui attache une grande importance à la prévention et à mettre à disposition une information valide. Elle vise également à sensibiliser les étudiants et les impliquer dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive, et dans la prévention des infections sexuellement transmissibles et du sida et faciliter l’accès aux services de détection précoce.

Quelle est la situation au Maroc ?

Les chiffres présentés par le département de la santé pour l’année 2023 montre que le taux de prévalence du VIH reste faible aux alentours de 0.07%, dans la population générale, mais des taux nettement plus élevés parmi les populations clés : 2,16% chez les professionnelles du sexe (PS), 4,7% chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), 7,3% chez les personnes qui s’injectent des drogues (PID), et 4,7% chez les migrants.

Selon lesmêmes  données du ministère de la Santé et de la protection sociale,23.000 personnes vivaient avec le VIH au Maroc à fin 2023, dont 43% de femmes , 970 nouvelles infections VIH et 390 décès dus au Sida.

Les jeunes plus touchés

Dans le rapport du ministère de la santé et de la protection sociale( SIDA 2024 ), celui – ci  nous apprend que la tranche d’âge la plus touchée reste celle des 25 à 44 ans aussi bien pour les hommes que pour les femmes, autrement dit se sont les jeunes qui sont les plus touchés . La proportion la plus élevée des cas dépistés à un stade asymptomatique est parmi les 15 à 19 ans. La proportion des hommes notifiés au stade VIH est plus élevée par rapport aux femmes, surtout pour les tranches d’âges de 20 à 34 ans, ce qui serait en lien avec un dépistage plus précoce des jeunes adultes. La proportion des hommes notifiés au stade Sida est également nettement supérieure à celle des femmes, surtout à partir de 25 ans, ce qui met en évidence un retard de diagnostic chez les homme

Renforcer la prévention et combattre la stigmatisation

Le nombre des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sous traitement antirétroviral efficace a atteint plus de 16 000 en fin 2023 dont 94% ont une charge virale négative, ce qui réduit la transmission du virus et améliore la qualité de vie des patients. En adhérant au principe I=I, le Maroc s’engage à renforcer son approche de prévention et à combattre la stigmatisation, souvent associée à la maladie, en faisant la promotion d’une meilleure compréhension de l’indétectabilité et de l’intransmissibilité. Encore faut-il renforcer la compréhension de ce concept parmi les personnes vivant avec le VIH et leurs proches, communiquer autour de l’approche I=I de manière plus élargie pour atteindre l’impact escompté.

l’approche i=i , Cela veut dire qu’une personne séropositive qui a une charge virale indétectable grâce à son traitement peut avoir des relations sexuelles avec sa partenaire sans préservatif sans aucun risque de transmettre le VIH, Elle peut donc aussi avoir des enfants séronégatifs de manière naturelle (sans assistance médicale) et donner naissance à des enfants séronégatifs.

Vers la fin du VIH / Sida ?

Aujourd’hui, en finir avec la transmission du VIH demeure un défi. Il faut améliorer le recours à tous les moyens de prévention et au dépistage, pour que les personnes atteintes sans le savoir puissent avoir accès à un traitement et ne risquent plus de transmettre l’infection.

L’OnuSida vise à la fin de la transmission du VIH au niveau mondial en 2030, en atteignant les objectifs appelés « 95–95-95 » d’ici 2025, à savoir :

95 % des personnes infectées par le VIH diagnostiquées

95 % des personnes diagnostiquées sous traitement antirétroviral

95 % des personnes traitées avec succès, avec une charge virale durablement indétectable pour ne plus transmettre le VIH

Ces objectifs ambitieux sont rendus réalistes par les progrès en matière de médicaments, de prévention , et d’accès au dépistage et aux soins, mais ils restent dépendants de politiques volontaristes de santé publique, qui doivent être au cœur de toute politique de santé.

Les décisions et les choix politiques pris cette année par les dirigeants, les dirigeantes et leaders mondiaux du monde entier détermineront si oui ou non le monde atteindra l’objectif d’éliminer le sida comme menace de santé publique d’ici 2030.

Il faut espérer et croire en des lendemains meilleurs, que des décisions sages seront prises afin de sauver des millions de vies, empêcher des millions de nouvelles infections au VIH et garantir que toutes les personnes séropositives vivent une existence épanouie en bonne santé.

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