Réaction des députés du PPS : Le sauvetage dela CMR et la CNSS est une urgence

Le groupe du progrès démocratique (GPD : PPS) à la chambre des représentants est favorable à une réforme paramétrique immédiate de la Caisse marocaine des retraites (CMR), laquelle doit s’inscrire dans le cadre d’une réforme plus globale, a affirmé le député Driss Boutahar, au nom dudit groupe.

Intervenant mardi 22 Décembre dans le cadre de la question adressée au chef du gouvernement sur «la réforme des régimes de retraite», le député Boutahar a expliqué que la situation des caisses de retraite préoccupe au plus haut point son groupe, compte tenu de l’importance majeure de la retraite dans la vie des citoyens, au cours de leur vie de retraité.

Pour le groupe du PPS, a-t-il dit, le débat autour de la question de la réforme des régimes de retraite doit revêtir un aspect national, participatif, démocratique, global et continu.

C’est pourquoi le GPD appelle à la poursuite du dialogue social de manière sérieuse et responsable pour examiner en profondeur les différentes questions dont le dossier de la retraite, en s’armant d’une véritable volonté de consolider la paix sociale en tant qu’accès principal à un processus de développement susceptible de parvenir à des solutions pratiques aux diverses revendications légitimes et justes.

A court terme, il semble que l’adoption d’une formule paramétrique est inévitable pour ce qui concerne notamment les pensions civiles, gérées par la CMR, a-t-il ajouté.

Tout retard dans cette réforme aura des répercussions fâcheuses, a-t-il ajouté, appelant à lancer cette action en partant du rapport de la Cour des comptes, de l’avis du Conseil économique, social et environnemental et des éléments apportés dans la réponse du chef du gouvernement.

A ce propos, il a remercié le chef du gouvernement pour sa franchise en précisant qu’il ne s’agit que du début de la réforme, que le prochain gouvernement se doit de parfaire pour procéder à une réforme plus globale et pérenne.

De l’avis du groupe du PPS, a-t-il martelé, une telle réforme requiert l’adoption d’un plan volontariste visant l’élargissement de la base des adhérents et partant de l’assiette des cotisations. Un plan avec des objectifs et moyens précis est de nature à permettre d’accroître de prés de la moitié la masse de la population active bénéficiant de la couverture d’un régime de retraite, permettant ainsi au Maroc de se hisser au niveau de nombreux pays qui sont au même stade de développement que lui.

Pour y parvenir, l’on doit d’abord disposer d’une loi cadre sur le sujet, objectif réalisable, à condition toutefois d’élargir la base des adhérents, femmes et hommes parmi les indépendants, les commerçants, les professionnels, les artisans, les pêcheurs, etc…, a estimé Boutahar.

La réforme globale se doit aussi de définir les outils de la révision du montant des pensions de retraite, tout en s’attaquant à la problématique des retraites dérisoires et des retraites des veuves pour qu’elles soient à un niveau respectant leur dignité et la reconnaissance du droit de transmission par héritage de la pension pour l’épouse décédée comme c’est le cas aussi pour l’époux qui décède.

La problématique du recul de la limite d’âge de retraite ne peut pas être traitée sans prendre en considération la pénibilité de certaines métiers comme c’est le cas de l’enseignement, en particulier l’enseignement fondamental et primaire, de la profession d’infirmier ou de la sécurité.

Pour ce qui concerne les pensions basses, a-t-il poursuivi, les mesures prises par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et le régime collectif d’allocation de retraite (RCAR) visant à une augmentation de ces pensions ne dispense pas de la nécessité de tenter de parvenir à une solution plus globale et plus juste du problème.

La faiblesse de la moyenne des pensions de retraite de la CMR et de la CNSS invite à traiter de manière humaine et sociale le montant des pensions distribuées aux veuves, et de manière générale, il faut mettre en place un dispositif liant le niveau des pensions de retraite au coût de la vie, dans le but de garantir aux retraités des conditions de vie décentes.

Dans ce dossier, les questions de la gouvernance des caisses de retraite sont fondamentales : la rationalisation du système à travers l’agrégation des caisses dans deux caisses, la première pour le pôle public et la seconde pour le pôle privé avec un renforcement des dispositions complémentaires, une formule excellente pour la retraite et avec un renforcement du contrôle des déclarations auprès de la CNSS.

Il est également nécessaire de procéder à un emploi rationnel des fonds des deux caisses pour leur rapporter des gains comme il est nécessaire de corriger les conditions de rémunération des fonds de la CNSS déposés auprès de la Caisse de dépôt et de gestion, en optant pour des taux équivalents à ceux du marché.

Et le député de rendre hommage en fin de compte au gouvernement pour avoir ouvert un tel dossier épineux, qui traine depuis 2003. Le train de la réforme a démarré et il ne doit s’arrêter ni à ce dossier, ni à tous les dossiers qui concernent l’avenir du pays et du peuple, a-t-il dit.

M’Barek Tafsi

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