Redorer le blason du produit artisanal

Depuis déjà quelques décennies, l’artisanat marocain, toutes branches confondues, rayonnait aussi bien dans les étalages des villes marocaines que dans les marchés étrangers. L’offre artisanale marocaine rivalisait avec les produis les plus réputés de la planète, de par sa qualité et le raffinement dont elle se distingue, et la réputation dont elle jouit partout dans le monde.

Aujourd’hui, le secteur semble traverser des périodes de vaches maigres. Les artisans qui se font, de plus en plus, rares, mènent un réel affront de survie. Dans leur vie quotidienne, ils affrontent, en fait, des difficultés énormes qui mettent leur existence en péril constant. Leur métier qui inspirait fierté par le passé, tend à fléchir, au grand dam des professionnels qui ne parviennent à joindre les deux bouts.

A croire, les artisans de la filière qui se sont réunis récemment, à l’occasion de la foire organisée par la chambre de l’artisanat de la région Draa-Tafilelt, en coopération de la maison de l’artisan, la problématique prend des ampleurs inquiétantes. La conjoncture actuelle, déplorent-ils, n’est pas favorable, en termes de rendement et de rayonnement. D’autant plus que les produits artisanaux trouvent beaucoup de mal à s’écouler dans le marché.

Dans le même contexte, on déplorera également la situation dans laquelle se trouvent les artisans dans la région Souss Massa et plus particulièrement, ceux de la capitale du Sous. On effet, depuis la prolifération de la formule de «In Inclusive» dans nombre de structure hôtelières, des dizaines d’artisans ont passé les clés sous le paillasson.

En fait, selon l’association des commerçants des produits artisanaux, les touristes ne sont plus leurs visiteurs comme ce fut autrefois, car cette formule «Tous compris» ne permettent plus aux touristes d’aller faire un tour en ville et, en conséquences, faire des emplettes artisanales, un peu partout dans les boutiques qui ont tendance à fermer boutique.

Cette situation de plus en plus préoccupante constitue, effectivement, un frein à l’épanouissement du secteur, dans plusieurs régions du royaume. Il va alors falloir se pencher sérieusement à cet état de fait dans lequel se trouvent les artisans. Il va sans dire que l’intérêt qui se prête dans ce sens, devrait permettre le développement de cette filière qui a beaucoup perdu de son éclat. La production artisanale accuse, en effet, un repli manifeste, alors que des chefs-d’œuvre en ébène, en orfèvrerie, en tannerie, en cérame, en tapisserie… fait notre distinction, partout au sein des nations du monde entier.

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