Relever le nez du guidon !

Mi-août est une période entre deux : l’année présente n’est pas encore écoulée et celle qui vient est déjà en préparation. Au ralenti, pour ne pas dire au point mort, les affaires se traitent, l’esprit ailleurs ; en vacances.

Sauf que le massacre des palestiniens entrepris par Israël perturbe, pour le moins que l’on puisse dire, par cette guerre qui se déclare tel un volcan en éruption, détruisant les habitations et semant la mort. La colère s’avère insuffisante devant cette situation qui se perpétue dans un marasme politique et une incapacité d’imaginer l’issue du conflit historique entre Israël, superpuissance militaire, et les palestiniens divisés sur leur présent et leur avenir.

Cette colère, profonde et sourde, provient d’une interrogation naïve sur la violence qui surgit contre le faible au bénéfice d’intérêts qui le dépassent.

La domination israélienne sur le territoire, son hégémonie socioéconomique et la puissance de ses frappes militaires n’ont pu aboutir à l’instauration d’une paix. Alors que les chemins de la négociation se trouvent bouchés, une « guerre des tranchées » est menée contre la population, de part et d’autre, avec cette certitude cynique que cela ne résoudra rien. L’inquiétude, entre soutien réel et expression diplomatique, s’exprime par des communiqués réclamant que la violence cesse dans les jours à venir (?) sans que la paix ne soit à l’ordre du jour.

La question palestinienne s’oublie dans les affres d’un monde qui se cherche un nouvel ordre ; et les damnés de la Terre, noyés dans les polémiques contradictoires et stériles, restent animés par le seul espoir que l’humanité soit engagée « sur une nouvelle voie, une voie plus saine, plus sereine qui offre l’occasion de corriger les injustices et de remédier aux situations problématiques. ».

La justice pour le peuple palestinien est dans la reconnaissance de ses droits légitimes ; et en premier lieu, l’établissement de son Etat indépendant.

Israël doit renoncer à sa politique d’agression et à l’application de l’apartheid envers la population des territoires occupées et montrer sa puissance à promouvoir la paix.

Loin du Moyen Orient, le tourisme balnéaire bat son plein dans le beau pays qui est le nôtre. Le littoral est surpeuplé et l’occupation anarchique du domaine maritime aggrave les dépenses des ménages, déjà alourdies par l’inflation. L’implantation de parasols et de tables à louer pour la journée s’est généralisée sur les plages du royaume. Cela suggère une organisation capable autant de mettre en œuvre une logistique lourde que de tirer bénéfices de « l’œil en mica » de ceux censés protéger l’environnement littoral et ses occupants temporaires.

Là aussi, l’inquiétude de la population se dilue dans le ressac des vagues rafraichissantes et l’incapacité d’une réponse collective.

Vivre son présent, le plus chichement possible, pour se préparer à un avenir qui reste malheureusement plombé par l’incertitude et les dysfonctionnements établis. Et les bonnes intentions qui peuvent s’exprimer dans la préparation du PLF prochain ne couvriront pas les dépenses qu’il faudrait assumer dans quelques jours !

Faut-il rappeler à ce propos, encore et encore, le devenir du « nouveau modèle de développement » proposé ; car, « quand on allume une lampe, ce n’est pas pour la mettre sous le boisseau. ».

Sans parler des promesses et des programmes sur la base desquels les voix des électeurs ont été obtenues, il y a presque une année ; à moins que cela soit sur la base d’autres choses ? Ce qui ferait dire au commun des mortels que « la dame est belle et que sa beauté a été rehaussée par le bain » !

Comme la Réforme a un prix, sa procrastination en a un autre qui peut s’avérer plus lourd ; et, ne dit-on pas que celui qui n’avance pas recule ; à moins de vouloir faire comme le voisin qui, selon ses déclarations, était au bord de l’abime et se vante d’avoir fait un pas en avant …

P.S. Pour ne pas bronzer idiot, la (re)lecture du rapport intitulé « Richesse Globale du Maroc entre 1999 et 2013. Le capital immatériel : facteur de création et de répartition équitable de la richesse nationale », produit par le Conseil Economique Social et Environnemental et Bank Al Maghrib en 2016, pourrait raviver la mémoire et donner des ailes à l’action gouvernementale. Il est temps de relever  le nez du guidon !

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