Rencontre de communication sur le dossier du Sahara

Organisée par la section du PPS d’Agdal-Ryad

Si l’affaire du Sahara marocain est la première cause du peuple marocain tout entier luttant de manière juste et légitime pour le parachèvement de son intégrité territoriale, elle représente pour l’Algérie un dossier d’Etat, qui ne concerne en rien le peuple algérien, a affirmé le spécialiste de la question, Khalid Naciri, membre du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme.

Intervenant lors d’une rencontre de communication sur la question, organisée jeudi soir à Rabat par la section du PPS d’Agdal-Riad, Khalid Naciri a indiqué que l’Algérie est le principal adversaire du Maroc dans cette affaire et que le polisario n’est en fait qu’un outil qu’elle utilise pour servir les intérêts de l’Etat algérien, qui contrastent avec les préoccupations et aspirations du peuple algérien.

Evoquant la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’Onu, il a fait savoir qu’elle représente un échec patent de ceux qui tablaient sur elle pour réussir dans leurs manœuvres anti-marocaines.

Pour le Maroc, la résolution est une autre manche qu’il vient de remporter, sachant qu’elle a réaffirmé le caractère sérieux et crédible de la proposition marocaine d’autonomie des provinces du sud tout en accordant au Maroc et au Secrétaire général de l’ONU un certain délai pour régler le différend que le SG a provoqué par ses dérapages et son comportement partial inadmissible pour le Maroc. Il a de même rappelé que le Maroc avait retiré son appui à la composante civile de la MINURSO (mission des Nations unis pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), ajoutant que l’occasion est propice pour que le Maroc demande une fois pour toute de cesser toutes les tentatives d’étendre la mission de la MINURSO à la question des droits de l’Homme comme le souhaitent les adversaires de l’intégrité territoriale du Royaume.

Il n’y a aucune raison de demander une telle extension, étant que le Maroc dispose de ses organisations et de son conseil national des droits de l’homme qui s’occupent d’une telle tâche non seulement dans les provinces du sud, mais également partout dans le pays, a-t-il expliqué, ajoutant que le Maroc se doit de réussir dans la mise en œuvre de la régionalisation avancée dans ces provinces et de réaliser tous les projets inscrits dans le cadre du nouveau modèle de développement de la région.

Le Maroc est également appelé à redoubler de vigilance et de mobilisation pour riposter à toute action visant son intégrité territoriale, a dit Pr Naciri, estimant que les derniers développements intervenus aussi bien au niveau du Conseil de sécurité qu’au niveau du Secrétariat général requièrent du Maroc davantage de cohésion de son front intérieur pour riposter à toute éventuelle attaque diplomatique ou autre.

Revenant sur l’évolution historique du dossier, il a indiqué qu’il s’agit d’un problème hérité de l’époque coloniale, sachant que le Royaume, un des anciens Etats dans le monde, a été soumis à deux protectorats outre la zone internationale de Tanger.

Partant de cette situation, le recouvrement par le Maroc de son indépendance s’est effectué de manière difficile et complexe et en plusieurs étapes. Après la libération de la zone du centre, il a dû batailler pour arracher l’indépendance du Nord puis celle de la zone de Tanger et plus tard récupérer Sid Ifni et Tarfaya et enfin les provinces du sud, à l’issue de la marche verte de 1975 et les accords de Madrid. Ce processus de libération est présenté par les adversaires du Maroc comme une sorte d’expansion du Maroc et non pas comme une récupération normale juste de ses territoires jadis occupés par des puissances coloniales européennes, en l’occurrence l’Espagne et la France.

Pour tous les Marocains, le dossier du parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume est appréhendé avec un esprit patriotique loin de tout chauvinisme. Contrairement à l’Algérie, qui en a fait un dossier d’Etat et créé de toute pièce pour ce faire le soi-disant polisario, tous les Marocains considèrent qu’il s’agit d’une manche importante qui s’inscrit dans le long processus du parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume et qu’il faut à tout prix remporter pour aller de l’avant dans l’œuvre du développement du pays.

Il est également revenu sur l’inscription dans les années 60 de ce dossier parmi les sujets de décolonisation traités par les Nations unies, ajoutant que l’affaire a connu de nouveaux rebondissements après la marche verte de 1975 et les accords de Madrid et la récupération par le Maroc de ses provinces du sud. C’est ainsi que l’affaire a connu une dimension internationale après l’intervention du Conseil de sécurité de l’ONU, qui avait adopté au départ une résolution appelant à l’organisation d’un référendum d’autodétermination, plan qui a échoué en raison de l’impossibilité pour les Nations unies d’établir des listes crédibles des votants.

Après l’exacerbation de ce conflit qui a dégénéré en confrontations armées entre le Maroc d’une part et l’Algérie et le polisario d’autre part, un cessez le feu a été conclu sous l’égide de l’ONU en 1991, qui a mis en place la MINURSO, chargée de superviser le respect du cessez le feu tout en préparant l’organisation du référendum dans la région.

Par la suite, le dossier a été quelque peu dévié de sa trajectoire, après la tentative d’étendre les tâches de la MINURSO au contrôle des droits de l’homme dans la région, projet catégoriquement rejeté par le Maroc. Et c’est dans ce cadre que s’inscrivent les derniers rebondissements dus au comportement partial et aux dérapages verbaux du Secrétaire général de l’ONU, qui est allé jusqu’à qualifier la récupération par le Maroc de ses provinces du sud d’occupation.

Après l’échec de l’ONU dans ses tentatives d’établir les listes des votants, le Maroc a pris l’initiative de proposer le projet d’autonomie des provinces du sud, proposition jugée par la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU de sérieuse crédible pour parvenir à une solution réaliste du conflit.

Pour sa part, Pr Abdelfattach Belamchi a d’emblée souligné la justesse de la riposte marocaine aux dérapages verbaux et comportement inadmissible du secrétaire général de l’ONU, estimant que ce dernier a été quelque peu discrédité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a adopté il y a une semaine une résolution qui constitue en fait une victoire tactique du Maroc. Il a également fait savoir que le secrétaire général de l’ONU a tenté dans son rapport au Conseil de sécurité d’exagérer la dangerosité de la situation dans la région dans l’espoir de la traiter dans le cadre du fameux chapitre 7, pour imposer une solution concoctée ailleurs à toutes les parties.

Conscient de l’enjeu, le Maroc a repris les choses en main pour mener sur un ton ferme une offense diplomatique visant le respect de sa souveraineté nationale et le développement de ses relations de coopération avec les pays africains et ses partenaires du Golfe pour faire échouer tous les plans y compris la position floue de l’Administration américaine sur la question.

Partenaire incontournable dans la lutte contre le terrorisme, les trafics de tous genres et la criminalité transfrontalière, le Maroc est le pays le plus stable dans sa région, en proie aux attaques incessantes des terroristes. Il a aussi l’avantage d’avoir un modèle démocratique unique dans la région et le monde arabe, capable de faire face à tous les défis et de surmonter toutes les épreuves, a estimé Pr Belamchi, qui a toutefois regretté que le pays ne dispose pas d’une stratégie nationale bien définie pour permettre à toutes les forces du pays et de la société civile en particulier de prendre part à des initiatives visant à compléter l’œuvre de la diplomatie officielle du pays.

Dans ce cadre, nombreux sont les intervenants qui ont rendu hommage aux actions menées par SM le Roi Mohammed VI dans la cadre de la défense des intérêts du pays et de l’intégrité territoriale du Royaume, tout en appelant à davantage de mobilisation derrière le Souverain pour la victoire définitive dans ce dossier.

Un riche débat a marqué cette rencontre de communication, tenue sous la présidence de Said Aqdad, membre du Bureau de la section d’Agdal-Riad du PPS et en présence d’un public nombreux.

M’Barek Tafsi

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