Repenser le modèle de développement

Le combat pour l’éclosion du nouveau modèle de développement tarde à s’égrener sur les différentes  tribunes. Aussi bien l’élite politique que la société civile, s’invitent à un débat national pour déterger les insanités qui empestent encore l’évolution du pays, aux allures controversées et donner lieu au nouveau modèle d’essor.

D’une part, le Maroc se hissera au sommet des nations à performances, en termes d’investissements publics, destinés aux grands chantiers, au point de rivaliser avec les ténors en la matière. D’autre part, il se confronte au niveau de l’impact de cet effort de titan, sur ses populations dont les affres de la vie se dressent atrocement à plus d’un titre. A mesure qu’on avance dans les problématiques de ce dilemme sociétal, on jette le pavé dans la mare et pointe le doigt de la débâcle sur autrui. Chacun culpabilise l’autre sur l’autel du mal.

Tel le fameux extrait de Jean Paul Sartre dans son essai existentialiste, Huis Clos où il thématise ce sermon pluriel par cette éloquente citation qui sort de son registre philosophique pour échoir dans l’expression courante du commun des mortels : «L’enfer, c’est les autres !». Certes, on s’accorde à crucifier l’actuel modèle qui mène droit au mur de la dérive. On se hâte à s’en débarrasser en vue de sortir des ornières de la déroute.

Toutefois, on ne saurait fermer l’œil sur les entraves réelles de cette transition. Il n’y aurait point de meilleur modèle si on ne s’attelle pas tout d’abord, à aseptiser le processus de développement de nombre de déficits de taille qui continuent à resserrer le pays dans l’étau du chaos. En fait, l’économie de rente fait rage, au moment où on se lamente de voir l’économie du marché s’estomper, à petits feux.

A cet égard, On ne cesse d’octroyer, sans compter,  les dérogations au profit des bonnets fonciers et terriens, au détriment des petits et moyens entrepreneurs usurpés du droit de promouvoir leurs projets. De plus, les licences de pêche hauturière et d’exploitation de haut  de gamme, sont livrées à des barons de la haute sphère, aux dépens du «petit peuple».

Comment prétendre à un modèle d’égalité de chances si on persiste à faire valoir des textes de loi par le biais desquels, on assomme les principes élémentaires de la justice sociale et spatiales ? Comment pourrait-on instaurer un nouveau modèle si l’Etat central s’accapare de plus 198 milliards de dhs d’investissements publics, soit plus de 92% du budget, alors que les communes territoriales n’ont droit, pour tout et en tout, que de 8%, dans une formule de régionalisation avancée, adoptée en grande pompe,  il y a quelques années ? La machine du nouveau modèle d’expansion se meut déjà avec des freins d’extrême acuité, si les conditions de son fonctionnement grincent dès le départ.

Il importe avant tout alors, de se débourber des chenilles marécageuses qui ne font qu’enliser le pays dans les gouffres de la banqueroute. Il n’y aurait nullement d’espoir de se relever tant que les richesses du pays sont subtilisées par des minorités par le truchement du monopole arbitrairement «légalisé». La délivrance de la nation passe inéluctablement par l’équité et l’éthique. Chose qui fait défaut aujourd’hui ! Un constat qui dévoile l’absence de volontarisme pour remédier à une situation désastreuse dont souffrent particulièrement les larges couches démunies de la société.

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