Retard des pluies : Des mesures de sauvetage

Le scénario catastrophique d’une année de sécheresse se confirme de plus en plus. L’absence de pluies depuis le mois de novembre et la première quinzaine du mois de décembre courant affecte sérieusement la campagne céréalière 2015/2016. Les pronostics tablent dans le meilleur des cas sur un rendement moyen à faible. La production ne dépasserait pas les 60 millions de quintaux même en cas d’une bonne pluviométrie d’ici à fin décembre et janvier prochain.  

Les cultures d’automne sont-elles condamnées à cause du retard des pluies ? En grande partie, estiment les opérateurs qui expliquent que l’absence des précipitations entraine de sérieux sinistres à la production céréalière en termes de levée, poussée et d’épiaison. Les spécialistes considèrent que les prévisions arrêtées initialement seront nettement revues à la baisse. Du coup, même les prévisions de croissance retenues dans le cadre du Projet de loi des Finances (PLF) 2016 (3,5%) seront révisées à la baisse. La campagne agricole impacte de manière directe la croissance du PIB national.

Le déficit pluviométrique annoncé par le département d’Aziz Akhanouch s’élève aujourd’hui à 47%, soit un déficit de 60 mm par rapport à une année normale. Certains opérateurs évoquent la perte totale des cultures céréalières d’autonome dans certaines régions, notamment Chaouia, El Haouz et Souss. La hausse des températures ces derniers jours n’a pas manqué d’affecter les semis dans ces régions sans pour autant parler des zones qui n’ont pas été cultivées à cause de l’absence totale de pluies.

Le retard des précipitations a été au centre d’une réunion au sein du ministère de l’agriculture cette semaine avec les différentes directions régionales et les offices. La sécheresse est aujourd’hui une donne avec laquelle il faut composer. Le ministre se veut pourtant rassurant. Dans un communiqué, son département souligne que l’effet du retard des pluies reste atténuer par le niveau de remplissage des barrages qui se situe actuellement à 63% avec des taux assez importants au niveau des périmètres irrigués qui affichent un disponible de 8,5 milliards de m3.

Le communiqué précise également que la situation reste malgré tout stable grâce aux stocks importants en paille et en orge issus de la campagne céréalière record de l’année dernière. Les niveaux des prix de ces deux aliments de bétail sont restés stables comparativement à la campagne précédente, soit respectivement 1,11 dirhams le kilo et 2,49 dirhams le kilo pour l’orge.

Aussi, sur le chapitre de la couverture assurance agricole, Akkanouch promet la couverture de 1 million d’hectares dans les prochaines semaines contre 872.000 hectares actuellement.

L’arrivée de la pluie dans les jours qui viennent et pendant le mois de janvier 2016 sera salvatrice uniquement pour les cultures dites tardives ou printanières et aussi pour l’alimentation des barrages. Les cultures d’automne sont quasiment affectées et leur rendement risque d’être des plus faibles.

Fairouz El Mouden

Top