Saadi Youssef est décédé «Loin du premier ciel»

Mohamed Nait Youssef

La scène culturelle arabe vient de perdre l’un de ses enfants prodiges, Saadi Youssef. Il s’agit ici d’une voix poétique majeure et rebelle qui a quitté ce monde ici-bas, dimanche 13 juin,  à Londres,  après une longue lutte contre la maladie.  Il avait  87 ans.  Tel un oiseau migrateur, le poète a quitté l’Irak, sa terre natale, pour se réfugier sous le ciel de la capitale et la plus grande ville d’Angleterre et du Royaume-Uni après avoir enseigné la littérature arabe dans les lycées surtout en  Irak et par la suite en  Algérie.

Saadi Youssef a vécu l’exil depuis la fin des années soixante-dix suite à ses positions et idées politiques. En effet, c’est par le bais de l’écriture qu’il avait essayé de faire entendre sa voix et celle de sa génération aspirant un avenir meilleur, démocratique et  prospère. Les mots étaient leur propre arme pour ce faire.  Or, il reste un poète qui a rénové le corps de la langue poétique et celle de la poésie arabe moderne. L’acte de rébellion a commencé ainsi ; une révolution sur la forme classique en matière de l’écriture poétique et même  romanesque.

Cet engouement pour la poésie a été manifesté par le poète depuis son adolescence dont les écrits ont mûri au fil des années. Prolifique,  Saadi Youssef compte à son actif plus d’une quarantaine de recueils de poèmes mais aussi, des livres de prose, des pièces de théâtre, des articles et des traductions en arabes des figures emblématiques de la poésie et de la littérature universelle entre autres George Orwell, Federico Garcia Lorca, Walt Whitman….  «Loin du premier ciel» (ACTES SUD), l’un de ses  recueils importants, a été traduit en français par Abdellatif Laabi, Farouk Mardam-Bey , Habib Tengour ,  Jabbar Yassin Hussin .

C’est à travers cette anthologie que ces textes ont retrouvé de nouveaux lecteurs dans les quatre coins du contient.  Né en 1934, à Bassora, en Irak, Saadi Youssef est l’un des plus grandes voix de la modernité poétique arabe. Sa mort est une grande perte pour la scène littéraire.

Top