Salmonelle chez la volaille : le démenti de la FISA

Près d’une semaine après la diffusion d’informations sur la propagation de salmonelle et mycoplasmes chez les poulets d’élevage au Maroc, la fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) rassure. Dans un communiqué diffusé lundi dernier, elle tente de recadrer quelques «dérives» dans l’information relayée par l’association nationale des producteurs de poulets de chair (ANPC). Pas de virus chez les poulets de chair, essaie de tempérer la FISA. Cela suffira t-il pour dissiper la crainte et la méfiance du consommateur marocain ?

Après l’information relayée par l’ONSSA concernant l’arrêt d’importation de volailles de la France du fait de la grippe aviaire dans le pays, l’ANPC faisait état la semaine dernière d’autres bactéries chez les poulets d’élevage au Maroc. Seulement, la Fisa vient de réfuter l’information et tire à boulets rouges sur l’association. Elle qualifie d’ailleurs la sortie de l’ANPC de «déclaration irresponsable d’une grande gravité» qui n’est basée sur «aucun fondement scientifique» et qui «sème la confusion dans l’opinion publique».

La semaine dernière, l’ANPC chiffrait à 50% le taux de mortalité du cheptel de volaille en 2015. Selon l’association, le phénomène avait déjà touché plusieurs régions du Royaume, entre autres, Tiznit, Safi, Had Soualem, Nador, Oujda, Temara, Skhirat, Kenitra, Marrakech. «Depuis mai 2015, on a commencé à constater un taux de mortalité élevé comparé à la moyenne », déclarait l’association, pour qui, le phénomène serait attribuable à la salmonelle et aux mycoplasmes. Des bactéries touchant la volaille et qui seraient responsables d’intoxication alimentaire chez l’homme.

Du côté de la Fisa, les mortalités et chutes de ponte constatées seraient plutôt dues à l’apparition de l’influenza grippe aviaire faiblement pathogène du type H9N2 dans ces élevages. A en croire la fédération, le consommateur n’aurait rien à craindre puisque le virus ne serait pas transmissible à l’homme et la consommation de volailles et d’œufs ne constituerait aucun danger pour l’homme.

Dans son communiqué, la fédération joue la carte de la transparence. «L’ONSSA, en étroite collaboration avec la Fisa suit de très près le secteur  et a mis en place un plan de contrôle basé sur le renforcement de la biosécurité au niveau des élevages et sur une stratégie de vaccination de la volaille», rassure la fédération. Ce qui ne blanchit aucunement le secteur avicole de tout soupçon. Le secteur avicole pâtit encore aujourd’hui du défaut de traçabilité de la volaille, notamment au niveau de l’abattage et de la commercialisation de viandes blanches. Ce sont près de 90% de la production de poulets de chair qui échapperait à l’abattage contrôlé. A dire qu’aujourd’hui, le consommateur marocain ne sait plus à quel saint se vouer.

DFE

Top