Sauver le parc «Murdoch» du délabrement et de l’oubli

Un véritable joyau de verdure et de détente

A l’indépendance du pays, en 1956, Casablanca a hérité un legs important en espaces verts. Le parc de la Ligue arabe et le parc de Murdoch en étaient la principale expression. D’autres parcs seront rénovés pour mettre fin à une période d’oubli, avec le parc de la Palestine, rénové en 2016, le Sindibad…

Le parc Murdoch, du nom d’un ancien commerçant britannique, avait été bâti en 1907. Il sera adopté et baptisé Parc de l’ISESCO, en 1987 grâce à sa valeur écologique, son espace verdoyant et l’architecture dus au géomètre concepteur Albert Tardif.

En 2006, ce parc a été réanimé, après avoir été pendant longtemps délaissé. L’état de délabrement de ses plantes était lamentable.

Un coup de jeune lui a été donné grâce à une coopération avec l’Allemagne. Le parc est né de ses cendres et les habitués ont bien remarqué, depuis 2006, une attention particulière des nouveaux gestionnaires du parc.

Ce bel espace offrait une opportunité pour les riverains afin de s’adonner à une vraie évasion et profiter des aires de jeux et de promenades, de repos aussi sur des bancs, un peu partout installés.

Les visiteurs vaquent à leurs occupations. Qui pour faire du sport ou tout simplement se dégourdir les jambes, qui pour prendre de l’air frais…

C’est une véritable bulle d’oxygène et un agréable lieu de détente, dans un milieu fait d’arbres et de belles fleurs.

Avec le parc de l’Hermitage, les quartiers de Derb Soltane disposent de ces deux poumons des arrondissements qui sont de véritables petits havres de paix et de sérénité, où les citoyens peuvent jouir de toute la fraîcheur requise.

Attention, risque de délabrement

Mais ce joli parc est entrain d’agoniser, petit à petit.

Les bancs sont détériorés et passent du stade du vandalisme à celui de la suppression pure et simple. Est-ce pour priver les SDF qui viennent s’y allonger, l’espace d’un repos ?

En tout cas, les règles imparties, depuis sa rénovation, ne sont plus respectées. Un seul gardien est de faction. Des jeunes y viennent en vélos, en motos… des marginalisés y trouvent refuge pour siroter leurs boissons…

Mais, si l’on excepte les grands et beaux arbres centenaires, la végétation du parc est de moins en moins entretenue, face aux piétissements de certains visiteurs. Seuls quelques endroits, moins accessibles aux humains, résistent.

Les fleurs, hier une fierté du jardin, ont fané et survivent difficilement.

Ne parlons pas des ordures qui s’amassent ici et là.

Il faudra dire que, si ce jardin disposait d’une plaine de jeux équipée, la nonchalance ambiante au niveau de sa gestion, surtout depuis l’état d’urgence sanitaire, le manque d’entretien régulier et, aussi et surtout, de surveillance, l’équipement, une proie facile pour les délinquants, s’est fortement dégradé, notamment à cause d’«attaques» de SDF et marginalisés qui y trouvaient.

Les bancs sont soit démontés soit occupés par des hommes épuisés, allongés et endormis.

Ah l’on a oublié que l‘année de la COP 22 au Maroc est belle et bien passée… et la démission des élus locaux et des autorités de tutelle est manifeste.

Va-t-il falloir, à chaque bout de champ, les secouer et les faire sortir de leur léthargie?

C’est la question.

Mohamed Khalil

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