Sonasid s’explique sur son profit warning

Si Sonasid s’attend à une baisse de 17% de son chiffre d’affaires ainsi qu’une perte nette pour l’exercice 2015, Mohammed Ali Kabbadj s’est montré optimiste pour l’avenir de l’activité. Et ce, lors de sa première sortie médiatique depuis sa nomination, en septembre dernier, à la tête du sidérurgiste.

«Nous avons connu deux grands chocs au cours de l’année 2015» avance M. A. Kabbadj. Le premier est international lié à la surcapacité sidérurgique en Chine entrainant des excédents de production écoulés à travers le monde, une baisse à deux chiffres des prix de vente et une forte dégradation des marges des sidérurgistes. Sur ce chapitre, Sonasid estime que la Chine accuse 300 millions de tonnes de surcapacité de production d’acier sur une production de 800 millions de tonnes. Cette situation s’explique par le fait que les chinois ont tablé sur une base de croissance de 10% et depuis un an, l’économie chinoise est à l’arrêt de l’acier. De ce fait, une partie de la production de cette matière ne trouve pas d’utilisateur sur le marché.En dépit de cette conjoncture sectorielle difficile, «Sonasid maintient son optimisme pour l’avenir, estimant que la situation actuelle est intenable pour les chinois» avance le directeur général. Par ailleurs, la chute continue des prix du minerai a donné un avantage important à la billette filière haut fourneau. «Il faut signaler que la Chine subventionne les exportations de la billette à hauteur de 18%. Il s’agit vraiment du damping» déclare M.A.Kabbadj

Le second choc est relatif à la faible progression du marché national du rond à béton en raison du recul des mises en chantier de 3,8% ainsi qu’à la surcapacité croissante en raison du nouvel opérateur. « Il s’agit d’un potentiel de 1 millions de tonnes supplémentaires sur le marché local » estime M.A.Kabbadj. En conséquence, les prix de ventes ont baissé de 13%, quasiment au même rythme que le marché mondial surtout que la marge sur consommation sur matière s’est resserrée davantage en 2015.

Malgré un contexte concurrentiel, « nous continuons à enregistrer une rentabilité supérieure à la moyenne du marché régional sidérurgique ». Pour sa part, Abdelillah Fadili, directeur financier de Sonasid a voulu assurer les actionnaires sur la santé financière du sidérurgiste. «Nous avons réussi à éponger tous nos crédits pour afficher un endettement négatif en 2015 contre 750 millions de DH en 2011. Et de poursuivre, «Nous promettons de distribuer des dividendes une fois le résultat net devient positif ». D’ailleurs, Sonasid s’attache à consolider en 2016 pour renforcer ses facteurs de compétitivité et lui permettre de renouer avec la croissance dans un environnement cyclique». En particulier, la mise sous orbite de Sonasid Distribution, assure à la société un leadership local. Pour l’heure, le sidérurgiste détient une part de marché de 55% dans la distribution et compte élargir son modèle en adressant notamment les segments de marchés important comme l’auto-construction.

Côté investissement, Sonasid déploie une enveloppe budgétaire de 1,5 milliards de DH pour le projet de démantèlement des navires près de son usine de Jorf Lasfar. Ce projet, qui est premier de son genre au Maroc, devrait employer 400 personnes.

Kaoutar  Khennach

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