Sortie

L’action politique ne semble pas reprendre sa générosité à l’instar de la fécondité de la femme marocaine comme le constate le HCP, depuis2010paraît-il. Pire, le regret est généralement exprimé à l’égard du confinement du champ politique national qui se perpétue sans que ses principaux protagonistes n’arrivent encore à trouver un moyen pour se donner le «nouveau souffle démocratique» nécessaire.

Les pets électoralistes des uns et des autres n’arrivent pas à aviver le débat sur les actions menées et encore moins sur les actions à promouvoir afin que les marocain(e)s puissent apprécier l’apport des politiques publiques suivies à l’amélioration de leur condition. Combat de coqs, loin des préoccupations actuelles et futures des marocain(e)s. On se mutile mutuellement et on porte tort, par une agressivité de circonstance, au débat démocratique constructif et mobilisateur dans son ensemble.

La rigidité dans le traitement des crises se traduit par la seule répression. Cela ne fait que rajouter de l’huile au feu et écarte la sérénité dans la négociation et le dialogue entre les acteurs du champ social.Rien que par cela, la consolidation du processus démocratique se trouve placée en second lieu pour éviter de perdre acquis et espoir.La peur du recul hante les esprits et annihile l’initiative. Elle brouille la vision et assèche les langues. «Autrement dit, cafouillage sur cafouillage !» comme disait l’autre.

Cette stagnation politique frise l’étouffement. On a beau relever les avancées réalisées depuis deux décennies, on se trouve confronté à l’amère réalité de ne pas encore voir concrétiser «l’Etat de droit démocratique» et le développement de la «société solidaire où tous jouissent de la sécurité, de la liberté, de l’égalité des chances, du respect de leur dignité et de la justice sociale, dans le cadre du principe de corrélation entre les droits et les devoirs de la citoyenneté» (Préambule de la constitution).

On a beau discourir sur les méandres du processus démocratique, la population dans sa majorité ne voit que l’écart réalisé par rapport à la direction générale initiée par l’alternance consensuelle et confirmée par le nouveau règne.

La puissance érosive des conditions de la marche forcée de la libéralisation ; le creusement des inégalités sociales, la prolifération de la violence et la dégradation de l’environnement qui en découlent, l’étalement des souffrances et leur propagation par les réseaux sociaux l’emportent par ippon sur les balbutiements timides d’un gouvernement dont les membres se remarquent par leur jeu à se tirer sur les pattes.

Le vécu amer et insipide de l’action gouvernementale est loin de la réalisation des dispositions du programme pour la réalisation duquel elle s’est engagée. Faut-il rappeler ses axes principaux ou, dans l’attente du temps des bilans, résumer le tout par «annoncer une chose et faire son contraire!».

On est loin d’une situation sociale apaisée alors que la croissance économique est faible et que l’endettement ne cesse de progresser. On est loin d’une situation où la communication est pédagogique, explicative et formatrice pour arriver à un consensus, ou tout au moins à une grande majorité auprès de la population. Le gouvernement monte au créneau pour reculer juste après. Il souffle le chaud, s’entête puis se refroidit tout seul ; alors que ce sont les autres qui subissent les jets d’eau et la bastonnade.

Devant cette situation où la lycanthropie politique et économique est présente, on ne peut encore «s’enfoncer dans les bois» de l’imaginaire rendu maladif par une fausse perception de l’évolution de la société marocaine.

Notre développement durable ne se limite pas à une vision simplement électoraliste où chacun diabolise l’autre ou le débauche. Au contraire ; il s’agit, dans le respect de la constitution, de soutenir la vie démocratique dans tous les domaines; d’œuvrer à la consécration de l’Etat de droit; de réaliser la régionalisation avancée; de promouvoir une gouvernance compétente, efficace et transparente ; d’assurer un développement humain durable par lequel les inégalités sociales et spatiales se transforment en une cohésion sociale et un patriotisme solidaire à toutes épreuves.

Hors de ses engagements et de leur réalisation dans la réalité et comme il convient ; loin des dérives; une seule indication s’impose, celle de la sortie!

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