Sothema se lance dans la production des biosimilaires anticancéreux

Epaulés par Biocad, leader russe de biotechnologie, les laboratoires marocains aménageront une usine spécifique à la fabrication du Rituximab et le Bevacizumab, deux biosimilaires oncologiques à destination du marché marocain. Un investissement à terme de 250 millions de dhs.

Les premiers médicaments biosimilaires anticancéreux produits sur le marché marocain seront l’œuvre de Sothema. Dans son usine de Bouskoura, le laboratoire national a tenu un point de presse le 30 novembre dernier pour dévoiler les détails de sa nouvelle orientation vers les biotechnologies.

Pour ce faire, Sothema a signé avec un partenaire de taille: Biocad, l’un des leaders russes de biotechnologie. L’accord fraîchement conclu entre les deux parties porte sur la production de deux biosimilaires oncologiques, le Rituximab et le Bevacizumab. L’usine en question, la 7e du groupe Sothema, sera d’une superficie de 2.500 m2. Elle couronne un développement constant qui dure depuis 40 ans, selon Lamia Tazi, directrice générale des laboratoires, qui aborde avec confiance le nouveau challenge. «C’est une grande fierté qu’un laboratoire 100% marocain ait l’expertise de fabriquer des produits de biotechnologie prestigieux et à haute valeur ajoutée pour le patient, en termes d’efficacité et d’accessibilité, pour le Maroc en termes d’autonomie et de rentrées de devises grâce à la commercialisation des produits en Afrique», annonçait la dirigeante à cette occasion.

Ainsi, Sothema et Biocad débourseront quelque 67,9 millions de dirhams dans un premier temps pour concrétiser ce plan de développement sur le marché marocain, pour un investissement à terme de 250 MDH. Un marché qui n’est pas le seul à être lorgné par Biocad, puisque ces médicaments seront commercialisés au Royaume mais aussi au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon. Sur ces régions, la commercialisation des biosimiliaires prédit de rencontrer un certain succès, puisqu’ils sont 30% moins chers que les médicaments originaux.

Selon un communiqué de Biocad, l’enthousiasme règne du côté russe quant à cette nouvelle aventure en terre africaine, dont le fer de lance, les médicaments concernés, ont reçu l’approbation il y a quelques mois par le ministère de la santé russe. Dmitry Morozov, directeur général de la société basée à Saint Pétersbourg, annonce que les deux partenaires prévoient de mettre la main sur «plus de 50% du marché pertinent des médicaments anticancéreux» en Afrique du Nord. En outre, la société a annoncé dans le même communiqué avoir conclu un accord pour localiser les formes posologiques finies pour la fabrication des produits Biocad en Algérie.

A titre de rappel, cette science qu’est la biotechnologie promet des jours heureux pour les victimes des maladies dites «lourdes». Elle a permis d’améliorer leur prise en charge, auparavant très coûteuse, grâce à des molécules à l’action directe sur les mécanismes du cancer. Les médicaments issus de cette technologie ont fait leurs preuves au niveau mondial. Justement, en mars dernier, Biocad débutait la commercialisation de son biosimilaire interferon bêta-la, un dérivé de Rebif de Biogen, un composant clé du traitement de la sclérose en plaques rémittente-récurrente.

Iliasse El Mesnaoui

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