Souss: la grogne des restaurateurs

Les restaurateurs à vocation touristique dans le Souss ne peuvent plus joindre les deux bouts. Leurs doléances sont vociférées, haut et fort, à qui veut les entendre. Ils étouffent d’impôts qui les fustigent de toutes parts, mais l’affluence de la clientèle se raréfie, au point de déserter leurs terrasses.

La crise du secteur frappe non seulement l’hôtellerie, mais également les activités parallèles. Certes, on met le paquet sur le volet hôtellerie, sous toutes ses formes. C’est une approche judicieuse que de multiplier les structures d’accueil de haut standing, aussi vastes que confortables et variées. Toutes les  technologies touristiques les plus avancées sont prévues dans cet effort déployé par l’ensemble des intervenants de ce volet vital: Etat, professionnels, investisseurs et tours opérateurs étrangers…C’est une bonne chose si l’on sait que le plus gros handicap du réel décollage de cet axe  névralgique demeure, sans contexte, l’exiguïté de la capacité en matière d’hébergement.

Toutefois, si cet élan est fort payant, même si cela n’est que le début d’un long chemin, on s’entête à tourner le dos ce segment touristique de grande importance, qu’est la restauration ! En effet, avec l’éclosion du tourisme, depuis des lustres, un investissement considérable s’est, en parallèle à l’hôtellerie, tourné résolument vers le montage des infrastructures de restauration. C’est un effort non négligeable qui a demandé d’énormes sacrifices financiers, en particulier, au centre ville mais, à quelques mètres de la chaîne hôtelière, pieds dans l’eau.

Malgré donc cette floraison à ce niveau, avec tout ce que cela exige de raffinement et de métier, on ne fait que délaisser cet art spécifique par la multitude taxale qui s’abat sur le secteur de la restauration. Dans ce sens, on continue à favoriser la pension complète dans les hôtels. Résultat, le touriste reste «assiégé» nourri et logé jusqu’à son retour. Il n’aura pas savouré les délices préparés, par les spécialistes situés en ville, eux qui n’ont qu’un seul et unique souci, celui de servir des plats soigneusement présentés, avec le cérémonial qui s’impose, loin de «l’embrouillement» de l’hôtel.

C’est une situation délicate qui pose beaucoup de points d’interrogation sur l’avenir de la restauration et dont se plaignent vivement les restaurateurs. Il y a de quoi, car c’est effectivement aberrant que de monter des chefs-d’œuvre en matière de restauration, avec cœur et savoir-faire et se confronter à une compétitivité injuste et insensée. Un hôtel, c’est surtout l’hébergement. Un restaurant, c’est surtout le menu, à chacun son boulot, les chèvres seront bien gardées. Surtout que la destination cherche à s’introduire dans l’émulation internationale au niveau du tourisme sous ses diverses formes. Place alors à la spécialisation sectorielle et à la mise à niveau de plus en plus rude!

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