Ta7akkoum

La lutte pour la démocratie ne cesse de prendre des aspects qui se renouvellent toujours en fonction de la conjoncture, en fonction du pays et de la société qui s’y développe.

Dans notre pays, comme ailleurs, la lutte est quotidienne, de tous les instants.Elle nécessite la considération,d’une part de l’équilibre dynamique résultant de l’interpénétration entre la transformation de la société et le processus démocratique qu’elle connait; et d’autre part, la volonté nécessaire pour aller de l’avant.

Savoir consolider les acquis démocratiques sans pour autant régresser dans l’évolution du processus dans son ensemble est une gymnastique que seuls les démocrates pratiquent sans relâche. Dans la forme comme dans le fond, cette activité requiert mesure et prévenance. Sans cela, elle peut aboutir à la crise cardiaque, au sens propre comme au sens figuré.

L’approche de l’échéance des législatives du 7 octobre 2016 emballe, eu égard à l’enjeu, la machine qui tourne pour fermer la parenthèse ouverte en 2011.Les quelques semaines qui nous séparent encore de cette date importante connaîtront certainement plus que des rivalités verbales et épistolaires.Le lavage des cerveaux entrepris par cette machine a pour but d’effacer le rôle des institutions, en montrant leur incapacité à réagir conformément à la loi et dans le respect des prérogatives reconnues à chacune d’entre elles. Cela pour aboutir au mépris des institutions démocratiques nationales y comprit des partis politiques, en usant de l’amalgame et de la généralisation.

Il est de notoriété publique que certains milieux vouent aux gémonies le gouvernement issu des élections de novembre 2011. Tout est bon pour ces acteurs politiques et dirigeants économiques de le faire trébucher à telle enseigne que le Chef du Gouvernement parla d’un «gouvernement pratiquant l’opposition».Chacun a sa partition à jouer pour alimenter la controverse; celle qui veut que «le gouvernement Benkirane est un frein au développement». La réalité vécue montre que ce beau monde «donne des coups de marteau sur le mur en croyant frapper juste sur la tête du clou». Car il s’agit du beau monde, celui qui matérialise la répartition inégale des revenus et de la richesse créée au Maroc et qui est généralement abstentionniste aux élections et réticent aux progrès de la démocratie au Maroc depuis bien longtemps. Le reste, celui qui vit «le quotidien, cet enfer» a une autre approche. Il l’exprimera clairement le 7 octobre 2016. Il se mobilisera pour que le processus démocratique soit consolidé dans la stabilité et pour la justice sociale.

Dans l’attente, le rôle de «deus ex machina» se déroule en usant de l’amalgame. Ainsi la population de ce territoire qui se trouve au Sud Du Détroit de Gibraltar n’est pas celle du territoire se situant à l’ouest du détroit du Bosphore et du détroit des Dardanelles.Par ce biais, les derniers événements de Turquie sont ainsi présentés pour laisser discerner des parallélismes inacceptables pour le moins que l’on puisse dire. A défaut d’un programme alternatif, d’approches sérieuses concernant le développement du Maroc, cette allusion a été lancée lors de l’émission de «Dayf AlAoula» pour se distinguer. On peut se demander à ce propos si l’animateur de la première chaîne télévisuelle publique du Maroc a joué son rôle convenablement, dans le respect de son invité et de ses idées et dans la neutralité nécessaire et obligatoire envers d’autres. Il est payé par l’argent du peuple lui aussi et non commandité pour faire briller ses dents !C’est là aussi un aspect du « ta7akkoum »,pratique ancienne dans la politique marocaine pour que «ce qui vient de la flûte s’en retourne au tambour».

Pour apporter une réponse à des questions lancées dans l’air, c’est le «ta7akkoum» qui est à l’origine de tous les maux du Maroc, de l’endettement à la faillite du système éducatif, à la dépravation et la corruption, aux années de plomb comme … de la fuite de Ben Ali de Tunisie.

Au Maroc, l’action pour une vie politique apaisée, dans le respect des fondamentaux de notre pays et de ses acquis démocratiques est celle qui anime les démocrates et les progressistes. La surenchère, la confrontation pour la dissension ne peuvent contribuer au développement du consensus minimal nécessaire à la consolidation de la démocratie et de sa pratique.

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