Télévision et ramadan: Médiocrité, mon amour…

«Ramadan et télévision publique: je t’aime, moi non plus !» C’est désormais une tradition, un rite annuel. En ce mois de Ramadan, notre «sacrée» télévision a l’habitude de normaliser avec la médiocrité pour ne pas dire, haut et fort, de l’épouser.

En effet, il faudrait toujours attendre ce mois sacré pour que nos principales chaînes puissent nous servir de leur même soupe du mauvais goût… ô combien ennuyeuse et fade! À l’heure de pointe par excellence, ce sont les précédentes duperies, les mêmes d’ailleurs, qui se répètent à chaque fois, jusqu’à nouvel ordre…

Et comme à l’accoutumée, les téléspectateurs marocains ouvrent le bal des critiques  en tirant  à boulets rouges sur tout ce qui bouge sur petit écran. C’est désormais un sport national, mais aussi et surtout un temps fort à ne pas rater!

Déjà sur la toile et les réseaux sociaux, les internautes sont déçus de la qualité de grille romanesque, hormis quelques exceptions. Pourtant, la déception est de taille cette année parce qu’on s’attendait à des produits artistiques de grande qualité notamment en ces temps de confinement où la télévision demeure la seule issue des concitoyennes et concitoyens pour s’évader, se cultiver, se nourrir et s’inspirer davantage.

Hélas, il n’en est pas le cas ! Car, on continue toujours à mâcher les idées, à recercler les mêmes concepts, à répéter les mêmes visages qui sont omniprésents et nulle part… et qui monopolisent le bon nombre de productions ramadanesques sur nos écrans depuis «belle lurettes».

 Alors, comment peut-on rester insensible devant cette caméra dite cachée laissant à chaque fois qu’elle a été diffusée un goût amer dans la bouche ? Un pur produit manquant de nouvelles idées où le non respect de l’intelligence du téléspectateur est le maître mot. Quel gâchis ! Or, tous ces cachets et tout cet argent jetés par la fenêtre doivent servir à quelque chose, au moins à encourager des centaines de jeunes  lauréats d’instituts pour monter leurs talents et apporter leur pierre à l’édifice. Est-il temps de repenser chez nous le concept de la télévision?

Et pour fuir cette médiocrité habituelle, une migration massive des internautes et des téléspectateurs vers d’autres plateformes numériques, entre autres Youtube a été enregistrée ces derniers temps. C’est désormais une alternative à la quête de nouvelles productions de qualité. Une fuite légitime… en attendant le changement. Télévision : «je t’aime, moi non plus!».

Mohamed Nait Youssef

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