Toxicomanie: Une nouvelle stratégie en place

Le ministre de la santé, Anass Doukkali, a présidé mercredi dernier une réunion de coordination de la commission nationale des stupéfiants.L’occasion de faire le point sur les avancées enregistrées en matière de prévention et de lutte contre le trafic et la consommation de drogues.

Le ministre s’est notamment arrêté sur l’évolution de la stratégie nationale. Cette feuille de route, mise en place en 2006, a permis de réduire l’usage de drogues sous ses différentes facettes, en combattant l’addiction, le trafic transnational, le blanchiment d’argent, la criminalité et le terrorisme internationaux. Selon le ministre, «des unités de traitement d’addiction sont déjà fonctionnelles dans plusieurs villes». Dans le détail, 15 centres ambulatoires et 3 résidentiels universitaires répartis sur les villes de Rabat, Casablanca, Tanger, Tétouan, Marrakech, Oujda, Agadir, Fès, et Meknès ont été mis à en place. Le dispositif a profité à 27.620 personnes, tandis que 1.629 autres ont bénéficié du programme de traitement à la méthadone.

Malgré ces avancés, la lutte contre la consommation de drogues continue à faire face à d’importants défis. Surtout que  le fléau emprunte une tendance haussière, comme l’a souligné Anass Doukkali. Le ministre déplore un accroissement inquiétant, en dépit des mesures engagées par le Maroc à tous les niveaux, aussi bien politique, juridique, sanitaire, socio-économique qu’administratif. La tutelle reconnait que ces mesures demeurent insuffisantes pour limiter l’extension du phénomène.

Des défis majeurs sont à relever au cours des prochaines années pour pouvoir accomplir les missions imparties à la commission, a fait savoir le ministre lors de la réunion. Il s’agit notamment de la poursuite de la consolidation de l’arsenal juridique et de la réduction de l’offre et de la demande. De même, la coordination et l’implication de tous les départements-membres de la commission sont requises pour la réussite et l’efficacité de cette action nationale.

Pour relever le challenge, le département de la santé a introduit dans son plan d’action 2025 une nouvelle stratégie destinée à contrer ce fléau. «La nouvelle stratégie vise à améliorer la prise en charge des toxicomanes et à traiter ce phénomène en tant que problème de santé publique», affirme Anass Doukkali.

Cela se fera dans le cadre du respect des droits de l’Homme, rassure t-il. La stratégie apporte notamment des mesures préventives au profit des catégories vulnérables et garantit l’accès des usagers de drogues à un traitement adéquat au niveau des établissements de santé, ainsi qu’en milieu carcéral.

A noter que cette réunion est intervenue dans un contexte international édicté par la tenue du segment ministériel de haut niveau, prévu les 14 et 15 mars prochains à Vienne dans le cadre de la 62ème session de la commission des stupéfiants des nations unies.

L’événement coïncide avec  la date butoir, fixée par l’Assemblée générale pour atteindre les objectifs énumérés dans la déclaration politique et le plan d’action de 2016 sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le phénomène mondial de la drogue.

Zaynab Dhimene

Related posts

Top