«L’ambassade des Etats-Unis doit se trouver ici à Jérusalem». C’est en ces termes que Benjamin Netanyahou s’est exprimé ce dimanche lors du Conseil des ministres avant d’ajouter que “Jérusalem est la capitale d’Israël et il serait bon que l’ambassade américaine ne soit pas la seule à s’y installer et que toutes les ambassades en fassent autant…”
S’empressant d’exploiter la nouvelle donne offerte par la Présidence Trump l’Etat hébreux entreprend une relance massive de la colonisation puisque la mairie israélienne de Jérusalem a donné son accord pour la construction de plus de 500 logements dans trois quartiers de Jérusalem-Est.
Mais, force est de constater, toutefois, que malgré les promesses du candidat Trump qui s’était engagé, durant sa campagne, à reconnaître la ville sainte comme capitale de l’Etat d’Israël et à y ouvrir l’ambassade des USA, la Maison Blanche a officiellement écarté, le 22 Janvier dernier, l’hypothèse d’un transfert imminent de sa representation diplomatique en Israël en faisant dire, par son porte-parole Sean Spicer, que les deux pays n’en sont encore qu’au “tout début du processus” alors que l’ancien secrétaire d’Etat John Kerry estime, pour sa part, qu’un tel transfert ne devrait pas avoir lieu car il serait susceptible de générer “une explosion absolue dans la région”.
En effet, un déplacement à Jérusalem de l’ambassade des Etats-Unis en Israël créerait, sans conteste, un grand chamboulement dans la région, voire même dans le monde, dans la mesure où la communauté internationale n’a jamais validé l’occupation en 1967 par Israël de la partie orientale de la ville, que les Palestiniens qui constituent environs un tiers de sa population veulent en faire la capitale du futur Etat auquel ils aspirent alors que l’Etat hébreux considère l’intégralité de cette ville où vivent quelques 200.000 de ses ressortissants comme devant impérativement être sa capitale “éternelle et indivisible”.
Or, faisant fi du risque notoire d’embrasement de la région, le Président Donald Trump a confirmé ce vendredi être en train “d’étudier la question (et de ) réfléchir très sérieusement” à ce transfert tout en reconnaissant, toutefois, n’avoir pas encore pris de décision définitive car “ce n’est pas facile”.
Il n’est pas facile, en effet, d’aider Israël à faire de Jérusalem sa capitale “éternelle” car la mise en oeuvre d’un tel projet entraverait lourdement le processus de paix et embraserait la région dans son ensemble même si, à priori, il ne s’agirait, dans les faits, que de déplacer le bureau du nouvel ambassadeur américain David Friedman – farouche défenseur de la colonisation – des locaux de l’ambassade de Tel Aviv à ceux du consulat des Etats-Unis à Jérusalem-Ouest.
Nabil El Bousaadi