Un acte qui se justifie au vu de l’attitude hostile de l’Algérie à l’égard du Royaume

Maroc, ce qui démontre que l’Algérie est une partie prenante au conflit artificiel au sujet de notre Sahara marocain».
M. Benabdellah a ajouté que «le point d’orgue de cette attitude se matérialise par la lettre adressée par Bouteflika à la réunion africaine d’Abuja», estimant que «les propos qui y sont adressés au Maroc sont inadmissibles, puisque marqués par le mensonge, la volonté avérée de nuire et la préfabrication d’un certain nombre d’arguments fallacieux». «De surcroit, ces propos sont outranciers et dépassent toute mesure. C’est pourquoi le Maroc ne peut pas rester indifférent face à cette attitude et notre pays a tenu à le manifester», a-t-il dit.
Il a indiqué qu’«il est temps que la communauté internationale comprenne que l’entêtement du régime algérien et son implication injustifiée et injustifiable dans le conflit artificiel du Sahara doit cesser».
En rappelant son ambassadeur, a dit M. Benabdellah, «le Maroc entend signifier sa fermeté à l’égard du régime algérien et non pas à l’égard du peuple algérien, qui demeure un peuple frère, sachant que le souhait de nos deux peuples est de coopérer pour le besoin du développement et la démocratie», a également dit M. Benabdellah.
Pour la communauté internationale, il s’agit «d’une sorte d’expression claire du refus de notre pays de subir cette attitude algérienne que ni l’histoire commune, ni le droit international ne justifient», a conclu M. Benabdellah.
Le conflit du Sahara dit «occidental», rappelle-t-on, est un conflit artificiel imposé au Maroc par l’Algérie. Le Polisario, un mouvement séparatiste soutenu par le pouvoir algérien, revendique la création d’un Etat factice au Maghreb.
Cette situation bloque tous les efforts de la communauté internationale pour une solution du conflit basée sur une autonomie avancée dans un cadre souverain marocain et une intégration économique et sécuritaire régionale.

Réactions

Christian Cambon, sénateur français :

La France considère que les dérapages et les propos blessants

e l’Algérie à l’égard du Maroc sont inutiles

Le sénateur français Christian Cambon a souligné que la France considère les dérapages et les propos blessants et hostiles de l’Algérie à l’égard du Maroc «sont inutiles».
Réagissant au rappel par le Maroc de son ambassadeur en Algérie, suite à la multiplication des actes de provocations et d’hostilités de l’Algérie à l’égard du Royaume, M. Cambon a indiqué dans une déclaration à la MAP que la position de la France sur le dossier du Sahara est bien connue.
«La position de la France vis-à-vis de la question du Sahara est bien connue. Elle est pour le dialogue et considère que tout dérapage ou tout propos qui peuvent blesser sont inutiles», a-t-il dit, notant que l’initiative d’autonomie avancée proposée par le Maroc au Sahara «est une base de discussion légitime et positive qui doit permettre de faire des progrès» sur la voie du règlement définitif de cette question.
«Il faut explorer cette initiative avec des propos constructifs et non provocateurs et dialoguer pour trouver les voies de la concertation «, a souligné M. Cambon, vice-président de la Commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat français.
«A l’heure où la France s’est particulièrement investie au Mali pour combattre les djihadistes et les terroristes, la voie du dialogue constructif et de la coopération, notamment dans le domaine de la sécurité et du développement économique est le seul avenir pour le Maroc et l’Algérie, qui peuvent constituer l’un des tigres de l’Afrique s’ils s’unissent», a-t-il indiqué, mettant en exergue les efforts consentis par le Maroc pour la réalisation de ces objectifs.
«Nous souhaitons que les propos du président Bouteflika (…) ne viennent pas ralentir la marche de l’UMA vers l’unité et la paix , car nos adversaires communs, les terroristes et les extrémistes attendent ce genre d’incidents pour avancer», a-t-il dit.


Tajeddine El Husseini:

Le discours du président algérien porteur d’une escalade sans précédent

Le discours d’Abuja du président algérien Abdelaziz Bouteflika est «porteur d’une escalade sans précédent», en ce sens qu’il fait sienne la thèse de l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme dans les provinces du Sud du Royaume, a estimé Tajeddine El Husseini, professeur des relations internationales à l’Université Mohammed V-Agdal de Rabat.
Dans une déclaration à la MAP après l’annonce, mercredi, de la décision du Maroc du rappel pour consultations de son ambassadeur à Alger, M. El Husseini a relevé que cette escalade coïncide avec un message adressé par le chef de l’Etat algérien au secrétaire général de l’ONU, qui insiste sur l’option d’autodétermination et contient des allégations concernant la situation des droits de l’Homme au Sahara marocain.
Elle coïncide également, a-t-il poursuivi, avec la conclusion d’un contrat d’armes avec la Russie et une visite prévue dans la région du secrétaire d’Etat américain John Kerry, outre les tentatives algériennes visant à amener les Etats Unis à porter le dossier des droits de l’Homme dans les provinces du Sud au Conseil de sécurité lors de sa réunion prévue en avril prochain.
A cet égard, l’universitaire a exhorté la diplomatie marocaine, dans toutes ses composantes, à déployer des efforts supplémentaires et exceptionnels et entreprendre des initiatives proactives en vue de contrecarrer les manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume.

Mohamed Benhamou, universitaire :

Le discours anti-marocain de Bouteflika traduit la crise

que vit l’Algérie au plan intérieur

Le discours hostile au Maroc de Abdelaziz Bouteflika à Abuja traduit «la crise interne que vit l’Algérie», qui «a l’habitude de recourir à l’escalade avec le Royaume à chaque fois que ses problèmes intérieurs empirent», a affirmé M. Mohamed Benhamou, professeur des relations internationales à la faculté de droit de Salé.
Dans une déclaration à la MAP, M. Benhamou, également président du centre marocain des études stratégiques (CMES), a indiqué que «l’Algérie traverse une période décisive à quelques mois d’une élection présidentielle sur laquelle plane une grande confusion, du fait qu’un président tente de briguer un nouveau mandat en dépit de son état de santé détérioré».
Les luttes entre les différents centres de décision en Algérie et la dégradation des conditions sociales aggravent la situation intérieure du pays, a-t-il dit.
Pour l’universitaire marocain, l’hostilité à l’égard du Maroc est «un choix stratégique pour l’Algérie» et la carte Maroc est utilisée et exploitée au niveau de la politique intérieure et extérieure de ce pays et est prise comme prétexte pour justifier des décisions préjudiciables au peuple algérien.
«La direction algérienne nous a habitués à des accusations gratuites, et le modèle marocain est désormais une source d’inquiétude pour l’Algérie», a-t-il estimé, précisant qu’«avec ses choix politiques, sa construction démocratique et ses grands chantiers socio-économiques, le Maroc inquiète la direction algérienne car celle-ci n’est pas en mesure d’entamer une véritable opération de réformes».
M. Benhamou a, en outre, relevé que le discours d’Abuja de Abdelaziz Bouteflika «coïncide également avec l’annonce de la découverte de nouveaux gisements de gaz en Algérie, qui chaque fois que ses revenus pétroliers augmentent recourt à l’escalade avec le Maroc et tente de ternir son image».

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