Un diagnostic loin d’être encourageant

La question de l’amazigh dans les médias publics refait surface. A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée la semaine dernière, ladite question a été abordée par un parterre d’intervenants lors d’une rencontre organisée à l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) le 4 mai sous le thème : «les médias au service de la diversité culturelle.

Trois jours après l’IRCAM, c’est la fédération nationale des associations amazighes (FNAA) qui a consacré une journée d’étude au diagnostic du tamazight dans les médias sous le thème : «une dynamique pour la sauvegarde et la promotion du tamazight dans les médias publics».

Les deux rencontres étaient l’occasion de faire l’état des lieux de la langue amazighe dans les médias marocains. Au menu de ces rencontres, les différents panélistes ont abordé la qualité des programmes, la créativité, la formation des ressources humaines, le respect des cahiers de charges par les chaines.

«Le diagnostic fait par le bureau de la fédération n’est pas encourageant», déclare Ahmed Arehmouch, coordinateur de la fédération nationale des associations amazighes (FNAA) au journal Al Bayane. Au sein de la fédération, souligne t-il, «nous avons constaté une négligence dans l’introduction de la l’amazigh comme langue officielle dans les médias publics audiovisuels et électroniques. C’est pour cela que nous avons organisé cette journée d’étude dont l’objectif est d’élaborer des recommandations en vue d’un plaidoyer efficace».

Lors de son intervention à la journée organisée par la FNAA, le professeur Mohamed El Ghattas, coordinateur de radio «jousour» a signalé l’importance de la création d’une radio dans chaque région pour informer les auditeurs dans leurs langues locales. «Au Maroc, il n’y a pas une reconnaissance des radios régionales. Nous militons pour nous frayer une place dans le champ médiatique marocain», a-t-il conclu.

Le professeur Hassan Nadir a précisé quant à lui que la chaine Tamazight est un acquis. «C’est un fruit de plus de 40 ans de militantisme»,  a-t-il  fait savoir. Par contre, celle-ci devrait améliorer son contenu au même titre que les autres chaines nationales.

Au-delà d’une simple présence de la langue amazighe dans les médias, il faut surtout s’intéresser à la culture et à l’histoire, a avancé pour sa part Mohamed El Ouzguiti, représentant de la fédération nationale des associations amazighes. Selon lui, la langue n’est qu’un support et pour que la langue amazighe évolue, elle doit être supportée politiquement.

Mohamed Nait Youssef

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