Un investissement de plus de 2,7 MMDH pour renforcer les infrastructures hydriques

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement, chargée de l’eau, Mme Charafat Afilal, a annoncé, mardi à Errachidia, la mobilisation d’un budget d’investissement de plus de deux milliards et 700 millions de dirhams (2,7 MMDH) pour renforcer les infrastructures hydriques au niveau du bassin de Guir-Ziz-Ghris.

Mme Afilal a souligné, à l’occasion de la tenue du conseil d’administration de l’agence du bassin hydraulique de Guir-Ziz-Ghris, que son département oeuvre à renforcer les infrastructures hydriques du bassin en poursuivant les travaux dans plusieurs barrages dont Timkit, Kadoussa, Assif, Ouamrane et Tamalout avec un budget de plus de 2 milliards de dirhams.
L’année prochaine verra également le lancement de travaux pour la réalisation du barrage de Todra dans la province de Tinghir avec un investissement global de 700 millions de dirhams, a ajouté la ministre, mettant en avant les impacts attendus de ce barrage en termes de protection contre les inondations, d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation des oasis.
Dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du ministère, Abdellah El Mahboul, la ministre a souligné, par ailleurs, l’importance de poursuivre la réalisation des projets de protection contre les inondations au niveau de plusieurs villes et centres notamment à Errachidia, Rissani, Arfoud et Tinghir avec une enveloppe budgétaire estimée à 45 millions de dirhams, outre l’amélioration d’un système spécifique d’alerte en amont du barrage Hassan Addakhil et du barrage Todra.
Mme Afilal a, dans ce contexte, souligné la détermination du ministère à mettre en oeuvre tous les chantiers ayant trait au secteur de l’eau dans le bassin de Guir-Ziz-Ghris, en collaboration avec l’ensemble des partenaires, en vue de mobiliser les ressources en eau de surface, de soutenir les programmes d’économie d’eau outre l’appui de l’agence du bassin hydraulique, de ses capacités ainsi que l’ensemble de ses ressources humaines durant les prochaines années.
Assurer l’approvisionnement en eau potable des zones rurales, accompagner les activités agricoles, faire face aux risques d’inondation et à l’augmentation de la pression sur les ressources en eau souterraines, sont autant de défis à relever au niveau de la zone d’intervention de l’agence du bassin hydraulique, ce qui nécessite, selon la ministre, la conjugaison des efforts de l’ensemble des intervenants, des pouvoirs publics, des instances élues et des établissements publics afin d’accompagner la dynamique économique que connaît la région.
Pour répondre aux besoins présents et futurs de la région, Mme Afilal a indiqué que son département a élaboré un projet de plan régional de l’eau qui sera présenté prochainement au conseil supérieur de l’eau et du climat, notant que pour garantir son succès, il a été procédé à la révision de la loi régissant le secteur de l’eau dans perspective d’adapter le cadre juridique aux mutations enregistrées en la matière.
De son côté, le wali de la région de Draa-Tafilalet, Mohamed Fanid a relevé que la zone d’intervention de l’agence est connue pour ses ressources limitées en eau de surface et en eau souterraine, une situation exacerbée par les contraintes naturelles dont la sécheresse. Faire face à ces défis, il a souligné l’impératif de mettre en place une stratégie à même de garantir l’accès en eau potable aux zones rurales à travers des forages d’exploration et la réduction des risques d’inondation.
Lors de cette réunion, il a été procédé à la présentation d’un état de lieux de la situation hydrologique du bassin, du bilan des réalisations de l’agence, du plan d’action et du projet du budget au titre de l’année 2016 outre l’approbation du procès-verbal de la précédente réunion du conseil d’administration.

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Afailal : Vers la réutilisation de 325 Mm3/an à l’horizon 2030.

Le projet du Plan national de réutilisation des eaux usées, élaboré par le ministère délégué chargé de l’eau en collaboration avec les départements ministériels et établissements publics concernés, se propose comme objectif majeur la réutilisation de 325 millions de m3 d’eaux usées épurées par an à l’horizon 2030, a affirmé la ministre déléguée chargée de l’eau, Charafat Afailal.

Dans un exposé présenté, lors d’un atelier, organisé, jeudi à Rabat, autour de cette thématique, la ministre a notamment précisé : « Nous connaissons tous les contraintes qui pèsent sur le secteur de l’eau au Maroc : Limitation des ressources en eau, raréfaction des ressources sous l’effet des changements climatiques, déficits hydriques structurels au niveau des bassins du sud, du centre et de l’est, surexploitation des eaux souterraines et assèchement progressif de certaines sources… ».

Pour faire face à ces contraintes, le projet du Plan national de l’eau préconise, en plus de l’économie de l’eau et de l’augmentation de l’offre, le recours aux eaux non conventionnelles, notamment la réutilisation des eaux usées. Un objectif de près de 325 Mm3 d’eaux usées réutilisées a été fixé à l’horizon 2030, a-t-elle expliqué.

«Aujourd’hui, et malgré les potentialités existantes et l’importance des volumes d’eau usée épurée dans les 90 stations d’épuration existantes, lesquelles permettent un taux d’épuration de 38%, la réutilisation des eaux usées épurées reste encore très limitée. Les projets de réutilisation réalisés ou en cours de mise en service ne dépassent pas 18, permettant l’utilisation de seulement 38 millions de m3 d’eau usée épurée par an», a-t-elle noté.

Pour combler ce retard, le ministère, en collaboration avec les départements concernés et l’ensemble des partenaires, a élaboré un projet de Plan national de réutilisation des eaux usées, lequel prévoit la réalisation d’environ 162 projets pour réutiliser près de 325 M m3 d’eau usée épurée à l’horizon 2030, a-t-elle ajouté.

«Il est temps maintenant de mette en œuvre des mesures d’incitation, financières et techniques afin d’encourager le recours à cette ressource non conventionnelle particulièrement pour l’arrosage des espaces verts, l’irrigation et également pour l’usage industriel», a indiqué Afailal.

L’atelier sur la promotion de la réutilisation de cette denrée en cours de raréfaction s’inscrit dans une perspective de sensibilisation, d’encouragement et de promotion de la réutilisation des eaux usées épurées comme alternative à l’utilisation des eaux conventionnelles, et en particulier les eaux souterraines. Il constitue aussi un plaidoyer pour la mise en œuvre des projets de réutilisation des eaux usées pour l’irrigation dans le secteur agricole et l’arrosage des golfs et des espaces verts.

Organisé conjointement avec l’Institut méditerranéen de l’eau et l’Agence de coopération allemande (GIZ), la rencontre a permis aux participants de se partager les expériences de plusieurs pays du pourtour méditerranéen sur la réutilisation des eaux usées (France, Espagne, Tunisie…). Des études de cas au Maroc ont été également exposées.

MT

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