Un microcosme écologique au cœur du Moyen-Atlas

Maison de la cédraie d’Azrou…

Aux abords de la ville paisible d’Azrou, au pied des majestueuses montagnes de l’Atlas, la Maison de la cédraie s’érige en un microcosme écologique à part entière. Plus qu’un musée, elle se présente comme un centre d’interprétation qui aide à percer les secrets d’un écosystème forestier riche et singulier.

Niché dans une vaste forêt où arbres centenaires côtoient de jeunes plants, cet écomusée de 1.200 m2 fournit, de manière didactique, ludique et scientifique, les clés de compréhension et de découverte du patrimoine naturel, culturel et historique de toute la région.

Peu connue du grand public, la Maison de la Cédraie a été inaugurée en 2018, grâce à un partenariat entre le département des Eaux et Forêts et la délégation Wallonie Bruxelles à Rabat. Elle est gérée par la Fondation Couleurs pour la préservation et la promotion du patrimoine et de la culture du Maroc. C’est celle-là même qui assure la gestion déléguée du somptueux Musée Mohammed VI pour la Civilisation de l’Eau, à Marrakech.

‘’La Maison de la Cédraie est un véritable joyau, conçu comme un centre de découverte des écosystèmes de la cédraie, de sensibilisation et d’éducation des touristes et des habitants au rôle vital que représente la forêt de cèdre pour l’équilibre écologique et pour l’avenir du Maroc’’, a indiqué à la MAP son directeur, Amine Mouhyi.

Idéalement située en plein cœur de la forêt d’Azrou, elle est pensée autour de six thématiques complémentaires : espaces écologique, économique et social du cèdre, vie du forestier, éducation à l’environnement et gestion durable.
Grâce à une large palette d’activités, l’écomusée cible aussi bien le grand public familial local ou régional, que les groupes scolaires, les agents forestiers, les associations, les étudiants, les professeurs et les touristes nationaux.

‘’Nous ciblons, certes, différentes catégories du public, mais nous nous focalisons tout particulièrement sur la sensibilisation du jeune public à la protection de la nature, en leur faisant connaitre les rôles que jouent les écosystèmes au Maroc et les conséquences dramatiques s’ils venaient à disparaitre’’, a-t-il précisé, entre deux explications.

Il est important que les jeunes générations connaissent cet écosystème pour qu’ils puissent ‘’porter le flambeau’’ pour préserver cet environnement et ce patrimoine ‘’inestimable’’, a insisté M. Mouhyi. Tant et si bien que le cèdre est la mémoire climatique du Maroc, que les écosystèmes forestiers marocains, en particulier les cédraies, constituent un patrimoine naturel d’une richesse exceptionnelle sur les plans biologique, économique et culturelle, et que le cèdre est aujourd’hui un arbre, qui symbolise la résistance aux aléas climatiques, a-t-il poursuivi.

Pour refléter toute cette richesse, la Maison de la Cédraie met en valeur, dans une scénographie harmonieuse, la cédraie du Moyen Atlas, ses paysages contrastés entre montagnes, falaises et lacs d’altitude, ses activités agro-pastorales à fort enjeu environnemental et sa nature hors du commun héritée des forêts montagnardes.

Ses concepteurs ont pensé à tout, ou presque. L’ambition était d’en faire un centre didactique et pédagogique d’interprétation de la cédraie, d’animation scolaire, de documentation et de formation, d’expositions, d’attraction touristique, de loisirs, de découvertes et de détente, mais aussi une vitrine territoriale et culturelle et un faire-valoir des spécificités de la région.

‘’Tout est fait pour attiser la curiosité du visiteur’’, a soutenu le directeur de la Maison de la Cédraie, qui est dotée d’un auditorium équipé selon les standards internationaux. Il programme la projection de reportages et vidéos sur diverses thématiques liées notamment au repeuplement des forêts, au singe magot et à la reforestation, dans l’objectif d’opérer des restitutions au cours des randonnées proposées au terme de la visite du musée.

Des parcours spécifiques de découvertes des lieux de la région, du singe magot et des plantes aromatiques et médicinales sont aussi proposés lors des visites, qui se clôturent par la plantation de cèdres dans le jardin de la Maison de la cédraie. Une manière, dit-on, de joindre l’acte à la parole.

‘’Nous travaillons avec différents partenaires, dont les guides touristiques, les acteurs associatifs et la population, pour promouvoir l’écotourisme et pour les inviter à s’approprier la cause environnementale’’, a ajouté le responsable.
Selon le département des Eaux et Forêts, cet écosystème a également une vocation internationale plus large en raison de sa grande valeur comme patrimoine de l’humanité. La réserve de biosphère de la cédraie a en effet été reconnue en 2016 par l’UNESCO, comme patrimoine mondial pour l’humanité. Cet espace abrite le majestueux cèdre de l’Atlas et concentre près de 75pc de la population mondiale de cet arbre.

Couvrant une grande partie des montagnes de l’Atlas, la cédraie offre à la région des ressources en eau d’une importance vitale, mais aussi des espaces de parcours et d’agriculture, des potentialités pour des activités touristiques, qui succèdent à une tradition pastorale semi-nomade exclusive, exerçant une forte pression sur les ressources naturelles.

Les forêts de cèdre occupent au Maroc 134.000 ha répartis entre le Moyen Atlas, le Haut Atlas, le massif de Bouiblane et le Rif. Ce qui fait du Maroc le ‘’vrai pays du cèdre’’.

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