Les échéances électorales prochaines seraient-elles terrifiantes pour le PJD que la communication à leur propos invoque «Le radeau de la Méduse» ! La frégate PJD est-elle si mal gouvernée qu’elle va échouée en coulant sur «la barre» de la volonté populaire?
Dès la lecture des premières phrases, non exemptes de prémonitions négatives, par lesquelles s’exprime l’ancien éditorialiste d’Attajdid, la comparaison entre le Chef du Gouvernement et le capitaine inexpérimenté de «La Méduse» s’impose. Ainsi, le Chef du Gouvernement se trouverait-il dans une situation «où l’autorité du Ministre de l’intérieur, des Walis et Gouverneurs est prépondérante face à l’autorité du Chef du Gouvernement lui-même»! A ce que l’on sache,les textes régissant l’état d’urgence sanitaire n’ont pas réduit les prérogatives du Chef du Gouvernement et si le Ministre de l’Intérieur a tendance à se comporter comme le responsable de «la mère des ministères», comme elle le fut du temps d’avant, c’est qu’on lui a laissé prendre la bride laissée par attentisme, smog managérial et par cette manière «de dire la chose et son contraire» d’un psy qui ne fait plus de psy.
Pour rester toujours dans le drame, l’ancien éditorialiste de la presse du PJD, soulève le problème de la manière pour «troquer le borgne contre l’aveugle». Le borgne serait le PJD et celui qui est censé le remplacer, suite aux élections de 2021, est déjà considéré comme étant aveugle. Cette dernière métaphore rentre dans le processus de rabaissement de toutes les «compétences… (qui)… s’estiment les mieux à même de conduire le Gouvernement et à concrétiser l’alternance»; on en jugera en temps opportun. Mais que le PJD soit comparé à un borgne, c’est là une réalité reconnue par quelqu’un qui sait de quoi il ressort ; quelqu’un de la maison.
Cette déficience ne constituerait-elle pas une contre-indication à prétendre diriger les affaires publiques de tout un peuple ? Notre beau pays devrait-il supporter encore «le parti en place» malgré la lassitude relevée et «les sentiments ou le ressentiment qui justifieraient ou dicteraient le changement»? Serions-nous majoritairement dans le royaume des aveugles pour que les borgnes veulent perdurer à gouverner ? Devrions-nous nous plier à cette «monovision» réductrice d’un parti qui s’accroche à un identitaire passéiste, courtise des cheikhs salafistes réactionnaires étrangers et emprisonne la femme dans une burka qui lui est étrangère…
Au fait, l’argumentaire avancé s’appuie sur la probable puissance du PJD et le constat de la faiblesse de ses concurrents. Ni bilan des réalisations, ni analyse socioéconomique et détermination des priorités, ni programme pour relever le défi de la transformation sociale et de l’émergence économique ne sont présentés dans l’essentiel.
Le message est clair. Le PJD est fort de son stock électoral. C’est là une réalité que cette réserve de voix a été pourvue depuis un certain temps par une action prosélytique rétrograde, un embrigadement social basé sur le recrutement d’adeptes accablés par la misère et les inégalités et une petite bourgeoisie qui ne cesse de s’enrichir en usant et en abusant de l’ascenseur du processus démocratique. Cela n’empêche de se demander pourquoi «l’obsolescence du champ politique» national préserverait le parti FM de la défaveur de la population; particulièrement après sa désillusion? Serait-il protégé de l’usure du pouvoir, de celle des incartades de certains de ses membres et de celle des absurdités sociales à travers le territoire national?
L’auteur reste cantonné dans une approche psycho-émotionnelle aussi bien pour le PJD, «le meilleur des partis», que pour les autres qualifiés par leur ennui et lassitude». Aucune prospective pour le pays, pour sa gouvernance et pour les réponses à apporter aux défis du présent marqué par les conséquences de la covid19, et ceux de l’avenir. Seulement une rétrospective pour critiquer le «blanchiment politique» opéré depuis longtemps sans prendre la mesure des pertes possibles d’alliances. Une arrogance hégémonique au risque d’aggraver un isolement déjà manifeste.
En politique rien n’est impossible, reconnait l’éditorialiste dans un autre papier où, à partir de la situation politique interne tunisienne, il montre sa préoccupation essentielle: «la façon dont on envisage au niveau marocain d’écarter le PJD des commandes du Gouvernement». Il apparait donc que le maintien dans cette situation «j’y suis, j’y restes» est la seule qui intéresse nos islamistes aux dépens de la réalisation de la justice sociale, du développement durable, de la modernisation de notre société, de son émancipation et de celle du champ politique national. Véritable tragédie qui explique le choix du titre, «le radeau de la Méduse» dont l’histoire relève l’irresponsabilité d’un capitaine qui conduit son embarcation vers un naufrage inéluctable.