Un nouvel horizon !

Le fait que notre pays est parvenu à tenir des élections de cette ampleur, marquées simultanément par trois tranches, sous la menace de la pandémie, fut un exploit magistral. Cette exemplarité se traduira par la capacité de l’Etat d’en respecter la disposition de la date constitutionnelle, mais aussi, un exercice démocratique de taille dont l’envergure fut relayée par les observateurs de la scène internationale.

Cependant, si on peut relever, non sans réjouissance, la neutralité de l’Autorité, caractérisée par l’ingérence flagrante de leurs divers agents afin de privilégier les candidats de prédilection, on déplorera le ruissellement à flot de l’argent «sale» parmi de larges franges miséreuses de la société. Cette anicroche phénoménale qui a toujours accompagné les élections, fomentée par les barons fossoyeurs du processus démocratique, ne cessera pas de ronger le corps électoral et défigurer la carte politique nationale.

Certes, tout au long de l’expérience électorale de la Nation, on s’est ardemment gardé de combattre cette anomalie chronique, à travers des textes prohibitifs, convenus aussi bien par les pouvoirs publics de tutelle que les formations politiques. Il semble bien que la volonté ferme d’en finir n’est pas encore enclin à se faire exécuter tant que le rouage de la haute sphère, pour des soucis sécuritaires, de résistance des bonnets richissimes et de maîtrise de la composition de l’exécutif, tend à exercer la mainmise.

Ceci étant, il importe de dire que la déroute du parti islamiste, suscitant à la fois un profond «soulagement» dans nombre de milieux sociaux et un certain « ébahissement », de par l’étendue du naufrage, a causé un réel chamboulement dont ont profité le parti de la colombe et son ex-outsider, en l’occurrence celui du tracteur.

Mais, il convient, en fait, de reconnaître, sans complaisance ni compromission, que le premier a pu se donner une peau neuve, par l’usage d’un discours innovant, axé sur le label de la proximité, fonfé sur le savoir-faire de la compétence et articulé autour de l’approche inclusive. Il est vrai que cet outillage d’envergure nécessite aussi de la vision, de la méthode et des moyens.

Ce à quoi il s’est attelé, depuis fort longtemps, exploitant, à coup sûr, la faiblesse du gouvernement dont il fait partie, la brillance de certains membres des portefeuilles, notamment celui des finances et de l’économie, ainsi que du commerce et d’industrie et enfin de la montée crescendo du malaise général au sein des citoyens, provoqué par la veulerie du gouvernement conduit par le parti majoritaire. Aujourd’hui, le PJD n’est plus là, massivement remplacé par le RNI! Un changement substantiel qui, assurément «libère» non seulement une bonne partie du régime fort gênée par la longévité des «islamistes» à la tête du pouvoir en exécutif, mais aussi les divers alliés étrangers dont «l’islamisation» de l’autorité publique «contrarie et altère»  les relations bilatérales.

On ne saurait occulter pareillement que le gouvernant sortant a bien servi à la « préservation » de la Nation, en 2011, au moment où le tsunami islamiste ravageait un nombre de pays arabes et démantelait le régime en place. Par la suite, il s’avère bien que la «normalisation» de la gestion de la vie publique est sujette à la dissociation de la politique du culte et à l’émergence de la génération de compétences tant à la majorité qu’à l’opposition.

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