Un permanent jeu de cache-cache

les tenanciers de commerces sur place, voire les piétons.
Dans ce quartier, de 7h du matin jusqu’au 20h du soir, les marchands ambulants constituent la partie essentielle du paysage. Ils fournissent un large éventail d’articles à bas prix. Il y en a pour tous les goûts. Des vêtements, produits de beauté, sacs, téléphones…, l’offre est différente selon la saison et la demande.
Les exploitants des commerces légaux ont toujours dénoncé l’activité des marchands ambulants comme une concurrence intense et déloyale, car ils supportent plusieurs charges qui ne concernent pas ces commerçants  illégaux. Chose qui les oblige, d’après eux, à louer un petit métrage devant les boutiques au profit des farracha, ce qui peut leur rapporter jusqu’à 3000 DH par mois. Mieux, certains commerçants légaux, pour faire écouler leurs marchandises, traitent avec ces derniers moyennant une commission. Mais ce choix ne fait pas l’unanimité chez le grand nombre de commerçants qui considèrent toujours que ce secteur est une source de parasitage pour le commerce légal en particulier, voire pour l’économie du pays en général.
La lutte contre ce commerce réjouit beaucoup d’habitants des quartiers de Casablanca qui  se plaignent de l’existence de ces marchands ambulants à proximité de leur domicile. «Il est très dérangeant de se retrouver à proximité de souk à ciel ouvert, jonché de saletés, de légumes pourris» souligne un habitant de Derb Soltane. Et malgré les compagnes initiées par les autorités en vue de «réduire» ce phénomène, les marchands ambulants opèrent toujours sans vraiment être inquiété par les forces de l’ordre.
Reste la dimension sociale de phénomène, au sein duquel les femmes constituent une part non négligeable. Car malgré les dégâts économiques du secteur informel, on reconnait  l’importance sociale des marchands ambulants, surtout à travers le consentement implicite des autorités qui les laissent faire, même si parfois des dérapages (corruption, mauvais traitements…) sont à signaler dans le jeu de cache-cache que se livrent en permanence forces de l’ordre et marchands ambulants

Chasse aux marchands ambulants
Bien que les marchés des commerçants ambulants offrent une myriade de couleurs, ce secteur ne parvient pas à contenir que le mécontentement et l’angoisse.
Depuis quelques semaines, une grande campagne est en cours contre les marchands ambulants dans plusieurs quartiers de la capitale économique. Jusqu’à présent, les forces de police représentaient une grande menace pour les marchands ambulants, en particulier les femmes. Les enfants de marchands qui avaient pris l’habitude de s’enfuir lorsqu’ils repéraient un fourgon de police dans le marché.
En effet, à Derd Ghallef, à Derb Sultan, à Elbernoussi, à Bab Marrakech et sur le boulevard Mohammed V, les marchands ambulants n’ont plus le droit d’étaler leur marchandise là où ils avaient l’habitude de le faire. Une démarche qui divise les avis des citoyens.

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