Une administration publique trop masculine

L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique peine encore à se frayer un chemin. En témoignent les statistiques présentées hier à Rabat par le ministre chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l’Administration, Mohamed Moubdi. En effet, la gent féminine ne présente que 35% du personnel de l’Administration publique. Pire encore, le taux de féminisation des postes de responsabilité ne dépasse pas 19%. Pourtant, 70% des femmes fonctionnaires sont des cadres.

Pour améliorer leur représentativité, le département de Moubdi a mis en place un Observatoire genre de la fonction publique. Cet observatoire, dont la création est prévue par le plan gouvernemental pour la parité 2012-2016, est appelé à jouer un rôle d’accompagnement et de veille stratégique pour identifier les inégalités de genre. Parmi ses missions, la collecte, le suivi et l’évaluation des données relatives à la représentation des femmes au sein de l’Administration publique. L’idée est de fournir une cartographie détaillée de l’employabilité des femmes dans le secteur public. Dans ce sens, l’Observatoire élaborera des études et des notes périodiques pour identifier les administrations les plus discriminatoires. Et ce n’est pas tout. Les responsables de cet organisme devront se retrousser les manches pour effectuer des recherches et formuler des recommandations à même de consacrer l’approche genre. Parmi les recommandations attendues, celle portant sur l’amélioration de la représentativité féminine dans les hautes fonctions et les postes de responsabilité pour atteindre un taux de 22%.

En attendant, le ministre a fait savoir qu’une stratégie est en cours de finalisation pour consacrer l’approche genre dans l’Administration. Sa réalisation a été confiée à un comité de coordination interministériel en collaboration avec ONU Femmes.

Le secteur privé plus accueillant

Alors que l’Administration publique ne compte que 188.811 employées, le secteur privé accueille entre 900.000 à 1,2 millions de femmes. Mais il faut noter que ces femmes exercent essentiellement dans des secteurs industriels non structurés ou occupent des emplois saisonniers.

Hajar Benezha

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