Une CAN mouvementée, une finale classique

La logique a été plus ou moins respectée dans cette CAN 2017 du Gabon. La finale va opposer deux équipes, certes habituées de la compétition mais qui ont brillé par leur absence depuis bien des années. Le Cameroun, vainqueur de la CAN à 4 reprises, disputera sa 7e finale face à l’Egypte qui a remporté 7 titres dans le passé. La petite finale opposera deux malheureuses équipes : le Ghana qui a également remporté 4 CAN(s) dans le passé et qui reste finaliste de la récente édition en 2015, et le Burkina Faso, finaliste de la CAN 2013. Les Blacks Stars et les Etalons, qui méritaient mieux, vont jouer pour le bronze amer de la 3e place.

C’est ainsi que cette CAN n’est pas comme les autres. La compétition a commencé par des éliminations précoces et sévères de 3 à 4 pays donnés favoris, du moins pour passer au second tour : le Gabon en sa qualité de pays organisateur, l’Algérie, le Mali et la Côte d’Ivoire, tenante du titre, qui a été éloignée par le Maroc qui a fait l’essentiel (1-0). Le Maroc s’est classé 2e dans son groupe après 2 victoires dont celle face au Togo (3-1) et une première sortie ratée face à la RD Congo qui s’est imposée par (1-0) avant de terminer en leader du groupe.

Le Maroc a, dans l’ensemble, réussi une belle CAN en passant au second tour, chose qui lui faisait défaut depuis plus d’une décennie, depuis la CAN 2004 quand les Lions de l’Atlas avaient atteint la finale remportée par les Aigles de Carthage sur leur sol à Tunis (2-1).

Aujourd’hui, le Maroc qui n’a vraiment pas démérité son élimination par une formation égyptienne plus chanceuse, a en contre partie, gagné une équipe d’avenir. Une équipe ayant les prémices, voire les atouts pour rebondir dans l’avenir proche surtout pour réussir la qualification au Mondial 2018 en Russie, chose qui lui faisait également défaut depuis deux décennies, depuis la Coupe du Monde 1998 en France où les Lions, dirigés à l’époque par Henri Michel, avaient signé une belle prestation avant de subir le coup du fameux complot du Brésil et de la Norvège qui se sont arrangés pour  aller ensemble au second tour au détriment de l’équipe du Maroc qui allait quitter la compétition sur une très belle victoire de (3-0) contre l’Ecosse.

Le Maroc n’est pas donc le seul à regretter son élimination au quart de cette CAN gabonaise plus mouvementée. D’autres pays le sont aussi, dont la Tunisie qui a rendu le tablier face au Burkina Faso. Ce dernier allait également payer cher la facture de Dame Chance égyptienne en demi-finale. Le Sénégal, lui, qui restait l’un des meilleurs pays favoris pour aller le plus loin possible, a subi la loi d’une équipe du Cameroun qui croit jusqu’au bout en ses moyens. Après avoir souffert pour réaliser la qualification au second tour, les Lions Indomptables ont changé carrément leur visage en passant à la vitesse supérieure pour battre, et le Sénégal suite aux tirs au but et le Ghana au dernier carré. Cela malgré l’absence de plusieurs joueurs titulaires qui ont préféré tourner le dos à tel point que les amoureux des Lions Indomptables qui n’y croyaient pas à un tel exploit  n’ont commencé à suivre les matches de leur équipe, sur le petit écran, qu’après la qualification au second tour.

Si donc le Cameroun  a mérité de gagner son enjeu, il aura à défier une Egypte dont le nom veut dire chance. Car avec la chance, cette énigmatique formation égyptienne peut non seulement remporter la CAN mais aussi la Coupe du Monde même. Trop ! C’est trop pour ces Pharaons qui sont de retour pour atteindre la finale après avoir brillé par leur absence lors des 3 dernières CAN. Avis aux Lions Indomptables qui sont à la recherche d’un 5e sacre de leur histoire depuis le dernier remporté en 2002 ; mais aussi et surtout qui vont jouer une nouvelle finale pour la revanche après en avoir perdu deux contre ces mêmes pharaons en 1986 et 2008.

Alors la passe de 3 pour l’Egypte ou la revanche pour le Cameroun…

Rachid Lebchir

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