Une candidature légitime

C’est officiel, le Maroc est candidat à l’organisation de la Coupe du Monde 2026 de football. C’est la Fédération Royale Marocaine de Football qui l’a annoncé en déposant, vendredi,  la candidature du Royaume pour l’organisation de ce Mondial auprès de la Fédération internationale (FIFA).

La  FRMF a présenté son dossier aux commissions compétentes de la FIFA. Cette candidature se veut unique et l’éventuelle candidature conjointe avec un autre pays n’a pas été mentionnée par l’instance fédérale marocaine. Pour le moment, le président de la FRMF Faouzi Lakjaâ, ne semble pas prêt pour divulguer davantage sur cette affaire. Il est seulement pris par les choses de finaliser tous les détails juridiques du dossier de la candidature du Maroc, ce qui est tout à fait normale.

La candidature du Maroc pour organiser ce rendez vous planétaire, la cinquième, ne sera certainement pas comme les autres tentatives malheureuses des éditions 1994, 1998, 2006 et 2010. Cela même si la concurrence de 2026 semble rude avec d’autres pays qui postulent également à l’organisation de ce Mondial. Pour le moment, trois grands pays sont connus à travers un dossier conjoint à savoir le Canada qui se manifeste pour la première fois, le Mexique qui avait déjà organisé le Mondial à doubles reprises en 1970-1986 et les Etats-Unis en 1994. Les USA qui avaient été sérieusement concurrencés par les Marocains SVP (10 voix contre 7 alors que le Brésil également candidat en avait seulement 2), ont été les premiers à briser la rotation de l’organisation de la Coupe du Monde qui avait comme fief, l’Amérique du sud d’une part et l’Europe de l’autre part. Cela depuis la création de la Coupe du Monde en 1928 en France avec seulement le cadre et le trophée sous l’impulsion de Jules Rim et qui était président de la FIFA.

Mais le lancement était en 1930 en Uruguay qui a abrité et remporté la première édition jusqu’à 1990 en Italie avant de passer à la nouvelle orientation de cette compétition qui est ouverte à toutes les fédérations reconnues par la FIFA. Après donc les USA qui ont été les premiers bénéficiaires en 1994 au détriment du Maroc, cette Coupe du Monde qui est revenue en France en 1998, a atterri en 2002 pour la première fois en Asie avec l’organisation commune de la Corée du Sud et du Japon. Après 2006 en Allemagne, le Mondial a enfin retrouvé l’Afrique également pour la première fois avec l’organisation de l’Afrique du sud en 2010 pour revenir au Brésil en 2014. Le Mondial qui a pris comme destination la Russie en 2018 reviendra pour la seconde fois en Asie mais pour la première fois dans un petit pays arabe du Golf, le Qatar en 2022. En 2026, il serait fort possible que le Mondial retrouvera l’Afrique pour la seconde fois.

Il s’agit là d’un rappel historique pour le Maroc qui a été le premier à oser déposer sa candidature pour un Mondial qui s’organisait dans le passé, seulement dans deux continents alternativement. C’est pour cette raison que le Maroc devrait être consolé et pris en considération. Le Maroc, terre des retrouvailles,  devra avoir la confiance des décideurs de la FIFA et des autres unions et confédérations internationales. Le Maroc le mérite bien surtout maintenant qu’il dispose de très belles infrastructures solides et sur tous les plans. Il a ses grands Complexes, ses Aéroports, ses Autoroutes, ses Hôtels… et la chose la plus importante pour la planète-foot, reste sa situation géographique qui est à moins de 15 Km de l’Europe. Les infrastructures dont les complexes sont actuellement au nombre de 6 Grands stades à Tanger, Marrakech, Agadir, Fès, Rabat, Casablanca et qui peuvent être enrichis par d’autres terrains à l’aube de l’année 2026, ne peuvent que renforcer les chances du Maroc surtout que sa candidature qui reste des plus légitimes pourrait être renforcée par une co-organisation d’un pays voisin en Europe…

D’autre part et près le retour en force au sein du comité exécutif de la Confédération africaine de football en la personne de Fouzi Lekjaa, président de la FMF, le Maroc compte aller loin à l’échelon international surtout qu’il a l’expérience d’organiser plusieurs rendez-vous dont les deux Coupes du Monde des clubs en 2013 et 2014 à titre d’exemple. Maintenant que notre pays s’apprête à venir à la rescousse de la CAF pour succéder au Cameroun incapable d’organiser la CAN 2019 dans sa nouvelle version de 24 équipes, comme a déclaré le nouveau président de la CAF, Ahmad Ahmad,  après le symposium international sur l’avenir du football africain de Skhirat et ses recommandations qui ont été validées par l’Assemblée générale extraordinaire de la CAF déroulée à Rabat, lors du mois de juillet écoulée,  le Maroc s’estime capable d’organiser la seconde Coupe du Monde de l’Afrique et la première compétition planétaire à 48 équipes comme cela été décidé lors de la récente Assemblée générale de la FIFA du nouveau président Gianni Infantino qui apprécie beaucoup les qualités structurelles sportives du Maroc. Même son de cloche pour le président Ahmad qui a déjà apporté son soutien au dossier monté par la FRMF en attendant le soutien des hommes africains puissants de la CAF ainsi que des présidents et dirigeants des autres confédérations continentales.

La Coupe du Monde 2026 pourrait donc atterrir au Maroc et d’une manière légitime après le premier Mondial 2010 organisé en Afrique du Sud et qui a été… chipé au Maroc.

Espérons que le Maroc puisse avoir gain de cause dans son Mondial 2026 dont le verdict sera connu le 13 juin 2018 à l’occasion du Congrès de la FIFA. D’ici là, le Maroc devra bien ficeler son dossier et préparer la maquette de ses nouvelles infrastructures dont les nouveaux grands stades – bien sûr -, surtout que d’autres candidatures vont se mêler après  celle commune du trio USA-Mexique-Canada, ce qui constitue une principale concurrence pour le Maroc, qui reste une grande nation de football.

Rachid Lebchir

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