Une réaction salutaire !

Saoudi El Amalki

Le fait que l’institution du Médiateur du royaume, en tant qu’instance constitutionnelle s’entremet au sein de la polémique houleuse qui s’est enclenchée, suite aux résultats contestés de l’examen d’aptitude pour l’exercice de la profession d’avocat, renferme à notre sens, des significations de haut intérêt. Tout d’abord, cette intervention quoi qu’interprétée par l’Association des Barreaux du Maroc (ABAM), telle une « immixtion» dans les affaires de la profession, se conforme aux procédures de vigueur, puis qu’elle avait tenu à soumettre ses recommandations à la primature à laquelle revient le droit d’inter agir sur cette affaire en litige. En fait, on avait toujours appelé à la dynamisation des organismes de l’Etat, tant au niveau du contrôle que de la prévention et la consultation ou encore de l’arbitrage, chose que le cas d’espèce en question eut le mérite d’en faire l’illustration. Ensuite, cette réaction procédurière à plus forte raison, s’est interposée au moment où la tension montait d’un cran et générait une rafale de frustration et d’injustice dans le rang des intéressés et du grand public. Mieux encore, elle s’est érigée en temps opportun pour faire clore non seulement un «débat»tumultueux, mais aussi pour mettre un terme à l’atteinte criarde à l’image de la Nation en direction de l’une de ses institutions vitales qu’est la justice. Il est bien vrai qu’on s’est gardé au niveau de l’Exécutif, de procéder dans la «discrétion» pour faire passer le cinglant «désaveu» du département de tutelle, infligé par cette bévue qui eut fait couler beaucoup d’encre.Il a donc été décidé de remettre ça, de commun accord avec le ministère gaffeur, à travers l’annulation de l’ancien examen et la mise en place une nouvelle opération, tenant en compte les mêmes caractéristiques précédemment indiquées. Comme initialement signalé l’ABAM s’est vivement opposé à cette double inhérence d’une Médiateur et du gouvernement, estimant que la résolution de la problématique relevait de ses attributions. Mais, il faut bien dire que ce dilemme mouvementé avait trop duré, à cause justement du mutisme observé par la chefferie du gouvernement à cet égard et à la nonchalance du ministère de la justice voire même l’ostentation des propos proférés en public par le ministre lui-même, au lendemain de cette bavure, au point de susciter un tollé général au sein de quasiment toutes les composantes de la société.Il va sans dire que ce genre de bourdes qui caractérise l’attitude altière et vaniteuse de ce dernier ne fait qu’envenimer les rapports entre gouvernants et gouvernés et offusquer le brin de confiance censée se tisser de part et d’autre dans le respect mutuel et la concorde constante… Pourvu que l’exemple du Médiateur soit relayé par d’autres institutions de l’Etat et que ce rattrapage salutaire relatif à cet examen des futurs détenteurs de la robe noire se déroule dans les conditions d’équité et de mérite.

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