Université d’été d’Agadir, la référence!

L’association de l’Université d’été d’Agadir s’apprête, dès demain jeudi, à organiser la 15e session de son colloque international.

Il draine cette année encore, à la salle de l’hôtel de ville, un imposant parterre d’intellectuels, d’experts, d’académiciens et d’acteurs du champ politique et de la société civile. Pendant quatre décennies, cette structure active s’est consacrée corps et âme, à la cause de l’amazighité.

Elle s’est attelée à impulser ce mouvement culturel et identitaire, avec persévérance et abnégation. Sous la thématique centrale de son long labeur : «l’Unicité dans la Diversité», l’instance associative avait constamment le mérite de rassembler l’intelligentsia marocaine autour des questions multiples, aussi bien sur l’aspect  linguistique que culturel.

Tout au long de cet éloquent parcours, le débat serein et fécond, parfois âpre et tendu, ambitionnait sans ambages, de faire valoir la nécessité de reconnaître à l’Etre marocain son droit inéluctable de  narrer ses émotions et de ressentir, à pleins poumons, l’air de son essence, au sein de la terre de la naissance. C’est facile à dire aujourd’hui, mais ce n’était pas aussi aisé de s’ hasarder à le faire, il y a quarante ans.

Durant cette période,  les résistances et les appréhensions battaient leur plein, face à l’émancipation de l’amazighité. Cette lutte acharnée qui n’était pas du tout un luxe de salon ou encore un confort de cérémonie, tel que certains resquilleurs de la dernière pluie tentent de le faire, en sortant à présent de leur tanière. Cependant, ce combat farouche relevait avant tout de la conviction et du volontarisme de ceux qui y ont profondément cru, à un moment crucial du processus.

L’association de l’université d’été était, parmi tant d’autres, de cette panoplie de la vague militante qui s’y était mise, en âme et conscience, sans verser dans le discours alarmiste ni nihiliste. Depuis ses débuts ardus et ardents, elle a toujours prôné l’attitude responsable et posée, au cœur d’une grande ébauche, certes  rude et complexe, mais claire et noble.

Son valeureux palmarès, marqué de recueils et d’ouvrages, faisait d’elle un référentiel de haute qualité aussi bien revendicative qu’académique. Le plaidoyer habile dont elle a souvent fait montre, a sans doute servi quelque part, pour l’émancipation et sa  phase d’officialisation.

Quoi qu’avancée dans son itinéraire laborieux, cette étape de l’institutionnalisation dans la loi suprême n’est pas une fin en soi : elle est indéniablement tributaire de sa mise en pratique au quotidien. C’est pourquoi, l’université d’été d’Agadir est loin de se mettre au repos. De ce fait, elle  convie cette année à partir du sujet d’actualité qu’est «l’Amazigh et les mouvements sociaux et politiques», d’éminents chercheurs du Maroc et d’ailleurs.

Notamment, de la communauté maghrébine, en vue de poursuivre l’échange et le partage sur l’examen vital et pérenne de l’amazighité. Ainsi, on ne peut que saluer vivement cette constance, cette assiduité, cette acception tolérante des pensées diverses!

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