Université, régionalisation et développement

Dans la dynamique ascendante que connait notre pays, l’université constitue, en effet, l’une des plaques charnières de cette impulsion plurielle. Il est bien évident que cet établissement académique n’est plus un producteur de l’élite politique, depuis que l’échange idéel fécond se raréfie et se transforme, dans le pire des cas, en affront conflictuel sectaire.

D’autre part, l’enceinte universitaire dont le souci sécuritaire prédomine, se fait siennes des rôles qui lui sont, à priori, étrangères, se rattachant directement à la préoccupation sociétale.  En fait, l’université n’est plus strictement un havre de la formation et de la recherche, mais un système de proximité qui devrait également réfléchir à solutionner la problématique développementale liée à son entourage.

Il s’agirait, entre autres, de l’université Ibn  Zohr qui englobe les étudiants des cinq régions du sud du royaume. Cette institution dont les ramifications s’étendent à Ait Melloul, Taroudant, Guelmim, Tiznit Dakhla…, renferme les effectifs les plus intenses du pays, avec plus de 110 000 étudiants. Cependant, en dépit de ce surpeuplement, l’université Ibn Zohr compte parmi les plus performantes, en termes de prouesses d’apprentissage de réalisations infrastructurelles. On se trouve plutôt devant un réel dilemme. D’une part, on se plaint de la surabondance dépassant, parfois toutes les limites concevables, cas des facultés des lettres et du droit. D’autre part, on arbore une large réjouissance des résultats probants et des réalisations en matière d’infrastructures et d’équipements.

Il ne fait pas de doute, la problématique majeure qui marque l’université consiste, en premier lieu, en la capacité d’accueillir les flots grandissants des étudiants. Outre cette équation qui ne cesse d’affecter  l’enseignement supérieur en termes de capacités d’accueil, le souci primordial réside pareillement dans la nature et la qualité du savoir prodigué afin d’assurer aux apprenants une formation adéquate au marché de l’emploi afin de les outiller également aux vertus de civisme et  aux valeurs de l’engagement patriotique.

Dans le même sillage, l’importance capitale que revêt cette formation productive dans le développement socio-économique du pays, en pleine phase d’émergence est décisive. D’où la nécessité de doter l’étudiant des moyens de fonder son propre existentiel en matière de qualification personnelle, à travers des prestations scientifiques, culturelles et créatives… Malgré ces performances qui expliquent bien cette singularité problématique, il va falloir, sans doute, faire face au phénomène de l’échec qui grossit, chaque année, les effectifs estudiantins, comparativement aux infrastructures et ressources humaines en  place, au regard de l’ouverture de certains établissements universitaires aussi bien à Agadir, principal pôle d’attraction, que dans quelques provinces de la région et du relèvement, à chaque rentrée universitaire, des postes budgétaires. Nonobstant, il y a lieu de signaler un vœu des plus vifs exaucé de toute la communauté du sud, quoique tardif, celui de voir enfin, ériger la faculté de médecine et le centre hospitalier universitaire qui ont longtemps fait défaut dans ces zones du sud.

Saoudi El Amalki

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