Vomito!

Le rythme biologique, imposé chez l’homme par le fonctionnement de l’hypothalamus, est bouleversé par le rythme socioéconomique avec ses perturbations causées par le changement du temps quotidien à l’approche de chaque solstice. Les activités s’adaptent tant bien que mal ; mais qu’à cela s’ajoute une perturbation volontaire apportée par des opérateurs qui se mettent au dessus des décisions gouvernementales et les repères temporels se trouvent chamboulés avec des conséquences et des dommages collatéraux à vous faire vomir. Sans aucune excuse !

Qu’un jeune n’arrive pas à procéder à l’envoi des frais d’inscription à une université étrangère malgré des démarches qui ont pris presque une journée administrative ! Qu’une formalité aussi banale prenne une matinée et plus sans pour autant aboutir! Et cela vous interpelle. Que faire ? Cela peut paraitre simple pour celles et ceux qui n’ont pas vécu le parcours inhérent à cette interrogation. La réalité est indigeste. A vous donner le vomi !

De l’Agdal à la poste principale de Rabat, les préposés ne semblent pas faire partie de la même administration. Monsieur l’agent qui se trouve dans le centre ville est un despote. Il ne veut rien savoir. Le « moi, je » est adjoint à sa salive. Au lieu de livrer une liste de n pièces justificatives à fournir, il clame son exigence pour s’assurer qu’il est bien agent de la poste. Indigne comportement devant un jeune qui voudrait faire comme tout le monde. Incompétence et insolence.

Que les avenues, boulevards et rues de la ville deviennent le lieu du mouvement brownien des hommes et des femmes sans aucun respect ni pour le code de la route, ni même pour les usages à laquelle elle est destinée, et cela vous donne le tournis. L’occupation du domaine public étant rentrée dans les habitudes, on se retrouve à slalomer pour se trouver une issue. Qu’un énergumène commence à faire la terreur, un sabre à la main, gesticulant et proférant des insultes à qui veut l’entendre et des menaces d’empêcher le commerce dans un marché du quartier de l’Océan et on se demande où se trouve l’état ? Les gens apeurés se sont mis, presque tous, au raz des murs dans l’attente que l’hurluberlu, certainement en manque, s’éloigne. Sa mère, tête baissée, lui faisait des signes pour le calmer. Certainement c’est elle qui porte le tablier et travaille pour le nourrir et lui permettre ses extravagances. Quelle honte !

Les prix ne sont pas en manque d’augmentation. Les produits deviennent inabordables pour la plus grande partie des consommateurs qui se suffisent de regarder et de passer. L’achat s’effectue à petites doses et après des allers retours pour trouver le meilleur rapport qualité prix. Le marchandage n’est pas toujours heureux, car le starter des uns est toujours prêt à les enflammer : de l’eau sur des caisses de cerises, une plaques interdisant le stationnement qui cache l’achalandage, une vanne mal placée…  Dés l’amorce, le pauvre homme (c’est exclusif au genre masculin !) rentre dans une transe où tout passe : sa situation familiale, l’investissement effectué dans la marchandise présentée, les dommages probables qu’elle peut subir. Le tout avec une agressivité et dans une tonitruante ambiance que l’on se demande quelle fin connaîtra l’événement. Généralement, la raison reprend le dessus et malgré tout le matériel tranchant qui s’agite dans les mains et au dessus des têtes, rien de grave. Les habitué(e)s ne semblent accorder aucune importance à cette énergie débordante qui se consume dans l’atmosphère. Imperturbables, le regard appuyé vers la scène, ils participent par cela à ramener la quiétude dans les échanges.

Presque confidentiellement, les pompes sont passées du mazout 50 à celui à 10 ppm. C’est là une bonne initiative pour l’environnement. La libération des prix à la pompe a fait le nécessaire sans vagues. Le vomito du souk, sous surveillance, reste maîtrisé pour ne pas provoquer de confrontations entre ceux et celles qui le subissent et celles et ceux qui s’enrichissent par ce fait. Vomito !

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