«Nous voulons accompagner la transformation numérique du Maroc»

Microsoft marque ses 25 ans d’activité au Maroc, mettant l’accent sur l’importance stratégique du Maroc pour la compagnie dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique. A cette occasion, nous avons interviewé Hicham Iraqi Houssaini, directeur général de Microsoft Maroc pour revenir les grands chantiers de l’entreprise ainsi que sur la position du Maroc en matière de technologies.

Al Bayane: Quel bilan faites-vous des 25 ans d’activité de Microsoft au Maroc?

Hicham Iraqi Houssaini:Microsoft Maroc a ouvert ses locaux dans le pays en 1993. Nous disposons de deux bureaux, un à Casablanca et un autre à Rabat. Ce qui nous permet de rester proche aussi bien des grands groupes que des administrations. Nous comptons parmi notre effectif 30% de femmes dans la mesure où nous nous attelons à la parité.

Depuis son implantation au Maroc, Microsoft a connu une croissance exponentielle sur le marché, avec un écosystème de partenaires toujours grandissant. En 2018, Microsoft Maroc compte 1500 partenaires (parmi lesquels 33 sont des Gold Partners et 15 sont des SilversPartners), dont un grand nombre sont aujourd’hui des Partenaires Cloud assermentésavec des possibilités d’expansion non négligeables vers l’Afrique.

Par ailleurs, chez Microsoft, notre mission est de donner à chaque individu et chaque organisation dans la planète les moyens de réaliser leurs ambitions. Pour cela, nous avons toujours veillé à apporter aux organisations avec lesquelles nous travaillons tout notre support en tant que conseiller technologique de référence.

Ainsi et au fil des années, nous avons veillé à apporter notre contribution au niveau des principaux piliers de croissance au Maroc que sont l’éducation, les PMEs et Grands groupes ainsi que les administrations. Et tout cela et apportant en parallèle un accompagnement soutenu et continu en faveur de l’émergence de partenaires technologiques marocains, des start-ups ainsi que des ISVs locaux qui représentent pour nous une clé de voute pour mener à bien la transformation digitale au Maroc.

Nous avons également contribué au succès de nos clients locaux notamment, en accompagnant les administrations à accélérer leur transformation digitale au service du citoyen marocain. A ce titre, nous pouvons citer l’ensemble des initiatives visant à dématérialiser le service au citoyen, la dernière en date étant celle de l’ANCFCC. Nous avons également permis aux entreprises que nous avons accompagné au Maroc de gagner en productivité et de s’exporter à l’international et puis, au fil des années, nous avons soutenu les PMEs marocaines dans leur digitalisation pour contribuer à assurer leur compétitivité et leur pérennité. Précisons à cet effet que sur les dix dernières années, nous avons pu soutenir plus de 5000 entreprises privées, semi-privées et publiques d’avoir recours à des solutions de Cloud Computing et s’inscrire ainsi dans la transformation digitale.

En outre, nous avons au fil des années, toujours œuvré pour contribuer à soutenir l’employabilité des jeunes au Maroc. Plusieurs initiatives ont pu voir le jour dans ce sens. Déjà en 2001, nous avons, avec le Ministère de l’emploi, de la formation professionnelle, du développement social et de la solidarité formé 60 diplômés chômeurs pendant trois mois, qui deviennent des informaticiens certifiés par l’entreprise. Cette formation a été par la suite reconduite au profit de 300 diplômés en partenariat avec l’OFPPT, avec qui, en 2012, nous avons signé un nouveau partenariat pour consolider notre association de longue date visant à mutualiser nos efforts en faveur de l’employabilité des jeunes marocains. Ainsi, la convention avec l’OFPPT nous a permis de mettre en place 100 IT Academy pour former 60 000 personnes sur une durée de trois ans.

Aussi, en 2013, nous avons procédé à la signature d’une convention avec le Ministère de l’éducation Nationale en vue de former et de certifier près de 300.000 cadres pédagogiques aux outils de collaboration MOS (Microsoft Office Specialist) et MCE (Microsoft CertifiedEducator) à travers le parcours «Teachwith Technology», aligné au framework UNESCO en plus de la formation de 500 formateurs principaux.

En 2015, nous avons lancé la première smart University au Maroc, en partenariat avec l’université Cadi Ayyad permettant de rendre le wi-fi fluide et le généraliser à l’échelle de tous les établissements de l’université.

En plus des efforts déployés en matière d’employabilité, Microsoft Maroc œuvre sans relâche pour l’émancipation des jeunes femmes dans le pays, et a organisé plusieurs hackathons pour des filles âgées entre 15 et 18 ans. Citons à ce titre l’initiative DigiGirlz, exemple concret de notre volonté de promouvoir l’éducation et la parité au sein du domaine des sciences informatiques, ainsi qu’à améliorer les conditions économiques des femmes en mettant en lumière les compétences de ces dernières dans le monde des TI. DigiGirls est le fruit d’une collaboration entre l’Ambassade Américaine au Maroc, et l’association Anoual, une ONG à but non lucratif spécialisée dans l’éducation et l’orientation professionnelle.

Nous apportons aussi un soutien sans faille aux ONG dans la mesure où nous avons fait don de services cloud, incluant Office 365 et Azure, à près d’une trentaine d’organisations, favorisant l’écosystème marocain des ONG.

Ceux-ci ne sont que quelques exemples du chemin parcouru au travers des années. Nous continuons bien sûr à œuvrer en faveur de la transformation numérique du pays aussi bien auprès des acteurs des secteur public et privé que des communautés citées plus haut.

A votre avis, le marché marocain est-il assez mature en matière de technologies?

Aujourd’hui le marché marocain est en pleine transition. Nous sommes en train de vivre une effervescence en matière d’innovation et de surcroit d’intégration des nouvelles technologies et de digitalisation. Nous le voyons bien. De plus en plus de start-ups technologiques innovantes marocaines émergent et avec elles plusieurs organismes d’accompagnement. Les groupes privés se mobilisent aussi à accompagner ce mouvement. Par ailleurs, certaines entreprises ont déjà fait leur prise de conscience et ont entamé leur processus de transformation numérique à des niveaux d’avancement plus ou moins variables. D’autres sont arrivées encore plus à maturité et ont décidé d’ouvrir leur R&D pour ne pas passer à côté d’innovations disruptives qui leur coûteraient leur survie sur le marché, à moyen terme. Face à tout cela, notre rôle en tant qu’acteur technologique est de favoriser cette transition, d’apporter notre support aussi bien aux start-ups innovantes en matière de solutions Microsoft à qui nous rendons accessibles les outils de développement qu’aux grands groupes qui souhaitent se digitaliser pour, à terme, mener à bien la transformation numérique du Maroc.

Le partenariat public-privé est-il un de vos axes majeurs? Si oui, quelle est votre stratégie pour ce genre d’alliances?

Dans notre rôle d’acteur principal en matière de nouvelles technologies et compte tenu de notre présence dans le royaume, nous intégrons les priorités du pays dans l’ensemble de nos initiatives. Cela passe forcément par la mise en place de partenariats public/privés.

Quel est le budget consacré par Microsoft Maroc à la recherche et le développement?

En matière de Recherche et de Développement, le budget annuel que Microsoft Corp investit au niveau mondial est de plus de 11 Milliards de dollars.

Quels sont les derniers services que propose Microsoft Maroc en matière de Cloud?

Microsoft Maroc offre une large gamme de services dans le cloud articulés autour de quatre axes majeurs qui répondent chacun à des besoins spécifiques des organisations.

Le premier vise à construire des environnements de travail modernes (Modern Workplace) pour les organisations, en alignement avec le besoin de mobilité des collaborateurs tout en assurant le niveau de sécurité nécessaire à l’entreprise.

Le second vise à permettre aux organisations de mettre en place des applications business internes par métier, dans l’objectif ultime est de gagner en productivité.

Le troisième consiste à l’utilisation des Infrastructures Cloud pour gagner en agilité, disponibilité et sécurité tout en améliorant le Retour sur Investissement.

Et enfin, accroître l’usage par les organisations de l’Intelligence Artificielle et des Big Data pour plus de compétitivité.

Cela, en apportant une attention toute particulière aux industries telles que les services financiers, l’éducation, le secteur public et la vente au détail (Retail).

Pouvez-vous nous parler de la situation financière de Microsoft Maroc?

Il n’est pas d’usage, chez Microsoft que nous communiquions les revenus par pays ou par région. Néanmoins, nous avons récemment annoncé nos résultats mondiaux pour la période du troisième trimestre et nous sommes extrêmement satisfaits de la croissance réalisée. En effet, nos revenus sur le troisième trimestre sont de l’ordre de 26,8 milliards de dollars et ont augmenté de 16% par rapport au troisième trimestre de l’année dernière. Le bénéfice d’exploitation quant à lui était de 8,3 milliards de dollars et a augmenté de 23%· Le bénéfice net s’est chiffré à 7,4 milliards de dollars et a augmenté de 35%.

Quels sont vos objectifs à venir?

Au fil des ans, Microsoft Maroc a considérablement contribué au développement de l’économie locale et des communautés, et met à présent l’accent sur l’accélération de la transformation digitale à travers le Cloud Computing et en particulier pour permettre la démocratisation de l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA) dans les organisations des secteurs public et privé marocaines aussi bien grandes que petites.

Propos recueillis par Kaoutar Khennach

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