Zest d’Afrique

En sillonnant les routes de Rabat, un zeste africain se dégagé avec les lumières des femmes noires, femmes africaines, une beauté incarnée, un reflet des yeux  radieux avec un sourire charmant orné  de dents d’une blancheur en laine. Et un charme éternel, source d’inspiration.

Leur silhouette nous berce, nous emmène et nous ramène de voyage  dans les pays de savane dans leur doux corps mythique de désert  qui  porte un tourbillon de désir.Leur rires résonnent en nous comme la brisure du temps où les nuits perdent beaucoup de matins.

Femme aux formes généreuses,  raffinées dans des tissus  aux motifs variés et aux couleurs fascinantes,  qui moulaient leurs rondeurs, et suscitent  l’exaltation.

Trempée jusqu’aux os dans la liberté. Tous les complexes  entravant sa féminité sont bannis, fière de ce qu’elle est, gracieuse  de faiblesse et forte par le sentiment. Chacune porte son histoire dans son cœur  et tient un balluchon  de  chagrin et  amertume dans sa main.

Réglées comme une horloge, elles arrivent toutes à la même heure .l’allure décontractée, humeur joyeuse.des bébés sur leur dos.  Assises sur le sol en plein délit de bavardage devant des produits à vendre  éparpillés sur le bord de ce qui tient lieu de trottoir où s’effectue le commerce. Tandis que d’autres font le trottoir pour vendre leur affection, et des dizaines contemplent longuement le feu rouge allant droit vers les conducteurs pour demander une faveur.

Alors que certaines, parmi elles, ont pu  décrocher des emplois dans des magasins, des boutiques, des salons de coiffure, d’esthétique et des cafés… une opportunité pour assurer les besoins journaliers.

Femme engageante,  pétillante en piteux état et  dynamique, une boule d énergies qui trime du matin jusqu’au soir surmontant les conditions accablantes l’en ayant aguerri contre toute espèce de dangers, et la rendait plus propre que personne à vivre péniblement. Vus leurs parcours cauchemardesque durant des nuits ténébreuses de leur passé. Mais actuellement, elles ont rompu avec le silence dans lequel on leur a enfermé pendant longtemps. Elles sont toutes dans la même  galère, une galère qui vogue d’un continent à un autre. L’Europe où elles peuvent réaliser leurs rêves.

Chacune a une histoire troublante et une vie souffrante avec  des événements qui ont fait d’elle  ce qu’elle est aujourd’hui et qui marquent encore .enfance volée, excision forcée, jeunesse violée, soumission, sabotage, torture et  immigration en péril .bref un survol tourmentant et effrayant de la vie quotidienne africaine de douleur qui ne mène pas à la gloire.

Victimes de circonstance aggravante .elles menaient une lutte intérieure avec les deux êtres invisibles qui guident leur vie : l’être de révolte et l’être de soumission.

L’intensité dramatique du récit nous accroche, nous émeut et nous questionne.  Leur vie donne une voix aux souffrances  et un souffle à l’espoir. .malgré les horreurs vécues, elles sont prêtes à ambitionner  toujours le meilleur, d’un monde où l’amour prime sur les traditions, où la femme a droit au contrôle de son corps, de son cœur, de son âme et de toute sa vie.

L’immigration est un choix  contraint, car c’est une défense contre un monde extérieur qui leur est souvent hostile .leur vie est désorientée comme un bout de liège dans une mer agitée. Mais C’est au Maroc qu’elles se sont  consolées toutes les africaines et qu’elles se sont soudées en une seule tribu, ensemble  elles n’ont jamais cessé d’invoquer le dieu car  la recherche de la Gloire de Dieu  est également la plénitude, et  une prière qui fait s’élargir de gratitude.

Dans l’obligation de leur quitter des yeux,  j’ai été émerveillée par leur danse en admirant  les courbes d’une femme éclairée au seul rayon de lune, alors que l’on se lasse rapidement même des plus beaux paysages avec une beauté hypnotique  quasi symphonique sur le thème de la sensualité où l n’y a pas un coucher de soleil, pas un horizon marin, pas un champ de fleur, qui puisse rivaliser avec le corps de la femme africaine.

Hasnaa Chehabi

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