Zineb El Adaoui, avait-elle raison?

Lors d’une session du conseil préfectoral d’Agadir Ida Outanane, consacrée au diagnostic des secteurs sociaux, notamment la Santé et l’Enseignement, Zineb El Adaoui, Wali de la région Souss Massa avait rudement«houspillé» les responsables de ces départements, en particulier le directeur de l’Académie Régional de l’Education et de la Formation.

Cette remontrance qui suscitait, par la suite, une vive réaction dans les milieux scolaires, faisait état, en fait, de la situation piteuse dans laquelle se trouvent les structures d’accueil, plus particulièrement dans les patelins du monde rural et les alentours périurbains de la province.

L’ébranlement de cette dame qui ne cesse de secouer le cocotier sur la tête des habitués au laxisme, a fait le tour des réseaux sociaux et attisé l’irritation de nombre d’intervenants. Il est bien évident que le «savon» administré à ces interlocuteurs, avait l’air de contenir une certaine bribe d’admonestation excessive en termes de convenance. Il n’en demeure pas moins vrai que cet état des lieux aussi piètres que révoltants, nécessitait, bel et bien, une réelle commotion pour dépoussiérer les statuquos lugubres.

Sans nullement verser dans la polémique qui se focalise beaucoup plus sur la forme que sur la teneur de la réprimande, il importe, en revanche, de s’atteler, de concert, à aplanir ces dysfonctionnements qui continuent à sévir dans l’école publique. On ne saura tolérer indéfiniment les ratages qui ne cessent de ronger nos établissements scolaires, au niveau des classes délabrées, des matériels didactiques dérisoires, des toilettes puantes, des accès sinueux et accidentés…

Ces lieux de formation et d’éducation qui ne donnent nullement envie d’apprendre sont éternellement chaotiques, parce qu’on n’avait pas eu la volonté suffisante d’en dénoncer le fait et la conduite, avec rigueur et acrimonie, comme l’apeut-être fait le Wali de la région à l’attention des responsables directs de cette situation calamiteuse. On s’est constamment contenté de soulever ces revers avec légèreté et complaisance, sans vouloir ni pouvoir crever l’abcès en public pour de bon, afin de pointer du doigt les responsables de ces démissions.

Certes, la question de l’enseignement, considérée comme étant la cause prioritaire de la Nation, après celle de l’intégrité territoriale, n’est pas exclusivement l’apanage des responsables locaux et régionaux, voire nationaux de la chose éducative. Tous les partenaires, en particulier les Pouvoirs publics, les Autorités locales, les Elus, le Privé, la Société civile, sont pareillement concernés par le fiasco de l’enseignement. Cependant, il va sans dire que les diverses personnes chargées de missions directes assument la part de responsabilité de ce qui arrive à l’école publique marocaine, depuis déjà des lustres. D’autant plus que le département puise la part du lion dans le budget de l’Etat, en plus des fonds astronomiques injectés dans le secteur chaque fois que l’on fait appel à la réforme, tel que la charte nationale et le programme d’urgence.

Il s’est donc agi d’un sérieux coup de choc «acerbe» qui a, sans doute,occasionné une certaine agitation dans l’amour-propre des uns, y compris au sein des responsables du ministère.Mais il faut bien dire que cette situation est inadmissible, beaucoup plus que ce qu’il peut paraître comme atteinte à la décence psychique des autres, mis dans le collimateur.

Top